Chronique d'une année dans une ferme du Rouergue, le film a été réalisé avec des acteurs non professionnels : la famille Rouquier et les habitants de Goutrens (Aveyron). Il a reçu notamment le Grand prix de la Critique internationale à Cannes, en 1946, et la Médaille d'or, à Venise, en 1948. Rien, pour l'oeil du spectateur, que du déjà vu. Il fallait un poète pour nous émouvoir avec la boue des chemins, l'appel de la soupe, le soupir de l'accouchée, l'éveil des animaux nocturnes au crépuscule, la table de multiplication, les sages astuces d'un aïeul, l'éclat d'un soc au soleil, l'éclatement d'un bourgeon, etc., mais il fallait aussi un poète pour évoquer la liberté absolue de l'enfant maître d'un ruisseau où il installe des petits moulins, le pouvoir féérique de l'enfant utilisant le chien qui sait commander aux vaches, le bonheur entier de l'enfant en conférence muette avec le boeuf qui rumine.