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On emmène un enfant pour la première fois au jardin zoologique. Dans ce jardin, dans ce terrible jardin, l'enfant voit des animaux vivants qu'il n'a jamais vus. Passons du jardin zoologique de la réalité au jardin zoologique des mythologies, dont la faune n'est pas de lions mais de sphinx et de griffons et de centaures.

"Ce livre comporte treize nouvelles. Ce nombre est le fruit du hasard ou de la fatalité et n'a rien de magique. Si de tous ces écrits je ne devais en conserver qu'un seul, je crois que je conserverais Le congrès, qui est à la fois le plus autobiographique et le plus fantastique. J'ai voulu rester fidèle, dans ces exercices d'aveugle, à l'exemple de Wells, en conjuguant avec un style simple, parfois presque oral, un argument impossible. Le lecteur curieux peut ajouter les noms de Swift et d'Edgar Allan Poe. Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps."

Auteur, avec Adolfo Bioy Casares et José Luis Borges, d'une anthologie de la littérature fantastique en 1940, S. Ocampo, à travers ces nouvelles, fait surgir du réel, du quotidien le plus banal, un monde d'artifices et de rêves chargés des pulsions les plus secrètes.