L'École de la République est fille des Lumières. Ouverte à toutes et tous, elle prend forme à la fin du XVIIIe siècle. Gratuite, laïque et soucieuse de l'égalité des chances, elle se veut un lieu préservé car vouée à éclairer et à émanciper les hommes. Aujourd'hui, cette école – notre école – est confrontée à cinq grands défis, structurels ou inédits. Les premiers, sans cesse recommencés, sont inscrits au cœur même du projet républicain. Comment rendre l'école plus hospitalière, plus efficace, plus juste ? Défis d'hier, d'aujourd'hui et de demain. De nouveaux défis, plus inquiétants – l'avènement de la post-vérité et l'urgence du vivant – sont apparus ces deux dernières décennies. La post-vérité est un mal sournois qui se plait à mimer l'art de raisonner. Elle subvertit nos compétences cognitives et menace l'École dans sa tâche de transmission des savoirs et des connaissances. L'urgence du vivant nous invite à redéfinir notre rapport à l'altérité ; il ne s'agit plus seulement d'apprendre à penser mais, plus fondamentalement, de changer notre rapport au monde. Ces deux derniers défis signifient sans doute que s'ouvre un nouveau moment dans l'histoire de l'École des Lumières.