La Princesse de Clèves montre l'effet ravageur de la passion sur une âme qui se veut maîtresse d'elle-même. De la première rencontre avec le duc de Nemours jusqu'à la fuite dans le « repos », en passant par un aveu aux conséquences funestes, Mme de Clèves assiste avec lucidité à une déroute contre laquelle ses raisonnements restent impuissants. Mme de Lafayette combat ainsi une grande partie de la littérature amoureuse avec cette arme nouvelle, l'«analyse», qui jusque-là ne servait qu'à expliquer le comportement des personnages. Ici, pour la première fois, l'analyse devient un moyen de progression narrative, et la substance même du récit. Ce chef-d'œuvre du roman psychologique est aussi un extraordinaire roman de formation, celui d'une héroïne de la sincérité et de la raison.