Un homme d'aujourd'hui à qui tout semble réussir s'effondre brusquement. Son coeur lâche, ses jambes flanchent. La dépression l'emporte, une brutale solitude l'étreint. C'est une bataille qui commence. Tout le renvoie à la « Villa Jasmin » de son enfance, de l'autre côté de la Méditerranée. Ce retour au pays natal est peut-être la clé de sa guérison. Tout resurgit dans un opéra polyphonique, tout l'y ramène : Tunis dans les années 50, la Tunisie lancée dans l'âpre conquête de l'Indépendance, la déchirure du départ et, surtout, la mort de ses parents, à l'aube de ses onze ans. Serge doit apprivoiser ses fantômes, célébrer d'ultimes retrouvailles avec ses disparus, faire revivre un monde englouti, recoller les morceaux disjoints d'une vie fracassée. « Quand tu ne sais pas, invente », lui répétait son père. Alors Serge joue avec la vérité et le mensonge, mêlant la colère et les larmes, le rire à l'émotion. Il se réconcilie avec ses démons, chevauche et apprivoise ses cauchemars, et découvre, au bout du chemin, son immense appétit de vivre. Débutée entre deux rives, sa quête initiatique, sorte de traversée à la fois tragique et truculente du siècle, lui fera choisir le côté des vivants.