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L'album du spectacle musical présenté à l'Olympia. A la Grognardière, tous les habitants passent leur temps à râler pour un oui ou pour un non. Et surtout Bernard, Jean-Pierre et Marie-Pierre, deux frères et une soeur qui ont perdu leurs rêves. Un jour, atterrit de l'autre côté de la rue une maison volante habitée par la famille Fonky. Une tornade de bonne humeur qui va transformer le village.

Voilà deux magnifiques diseurs/chanteurs qui vont associer leurs mots et scansions pour un projet scénique au croisement d'une certaine idée de la chanson et d'un hip-hop ré-inventé. Tout commence en 2010 au Bataclan, Marc Nammour et Loïc Lantoine ne se connaissent pas encore mais vont croiser leurs verbes à l'occasion d'un concert en soutien au journal L'Humanité. Après cette improvisation mémorable, ils se promettent de pousser cette rencontre impromptue. Ça se fera huit ans plus tard et quelques albums de plus à leur actif à La Scène Nationale du Jura.

A la Grognardière, vivaient une soeur et deux frères, Bernard et Jean-Pierre. Dans ce village où tout allait de travers, tout le monde passait son temps à râler, bougonner, ronchonchonner. Mais un jour, où le ciel n'en finissait plus d'être gris, est arrivée à bord de sa maison volante, la famille Fonky...

Il y a des rencontres comme ça, instantanées, évidentes, foudroyantes. Celle entre Loïc Lantoine et le Very Big Expérimental Toubifri Orchestra pète ici tous les plafonds qu'elle méritait bien une double offrande : un live pour réinventer le passé et un album original pour redéfinir le présent. Quand dix-huit musiciens, libres, aventureux et ouverts à tous les vents, font briller un auteur d'âme, l'idylle ne peut que jouer les prolongations.

Groupe multidirectionnel et pluridisciplinaire, Les Ogres de Barback est depuis environ vingt ans une sorte de rêve éveillé du rock alternatif français. Capable d'évoluer dans différents styles (rock, world music, chanson pour enfants, chanson engagée), d'établir maintes connexions avec d'autres artistes et d'avoir réalisé le rêve d'une vraie indépendance commerciale, Les Ogres de Barback est -à bien des égards- une forme de modèle. Pour que le tableau des éloges soit complet, il faut ajouter que Les Ogres de Barback est une formidable machine à spectacle où la musique n'est que l'élément central de shows inventifs et colorés. Alors pour fêter ses 20 Ans ! d'agitation musicale, Les Ogres de Barback était obligé d'offrir à son public un cadeau hors du commun, comme une tournée avec les Béninois de la Fanfare Eyo'nlé, fidèles complices des aventures barbackesques. Mais ce n'est bien sûr pas tout, cette seule présence paraissant bien chiche pour une entité aussi tentaculaire que Les Ogres de Barback. Le clou de ces spectacles, la cerise sur les gâteaux, c'est la participation d'intervenants variés passés pousser la chansonnette au gré des dates. Les Ogres de Barback a ainsi divisé en deux le double CD 20 Ans ! (Également disponible en DVD pour en prendre plein les mirettes), pour consacrer entièrement un CD à ces visites amicales. Il y a effectivement de la matière avec un défilé où se croisent Melissmell, Anne Sylvestre, Tryo, Winston McAnuff et Fixi, Les Ogrillons ou Guizmo. Christian Olivier et Grégoire Simon de Têtes Raides aident à tourner les pages du "Journal", Guizmo et Daniel de Tryo préfèrent braver l'emblématique " Société tu m'auras pas " de Renaud. Quel que soit le registre choisi, tout ce monde là fait la fête aux Ogres de Barback. 10 ans de carrière était un rêve éveillé, 20 Ans ! une forme de consécration, il est permis de se demander où en sera Les Ogres de Barback dans une décennie. Encore dix ans à patienter en guettant leurs nouvelles aventures scéniques et discographiques.

Il a changé, il va mieux, merci ! Depuis le tout début des années 2000 le loustic Lantoine fait tanguer la langue, chavirer la rime et culbuter les strophes. Avec son complice et alter-égal François Pierron, le chantre de la''chanson pas chantée''a baroudé de bars en gîtes, de clubs en bouges avec une inaltérable constance et trois albums sous les aisselles :''Badaboum'', premier essai tapageur en 2004, suivi de''Tout est calme''deux ans après et du live''À l'attaque'', en 2008, ont forgé sa réputation de poète routard déglinguant les conventions littéraires et musicales avec un bagout et une pépie dignes d'un Bukowski ch'timi ou d'un Tom Waits nordiste. Loïc Lantoine est revenu. Il a changé, mais pas trop. Juste ce qu'il faut. En mieux.