Voici un album tout bonnement hallucinant. D'ailleurs, est-ce vraiment une surprise ? D'abord en solo, puis et surtout au sein du duo Run The Jewels, Killer Mike est relativement proche du sans-faute discographique. Mais Michael, septième album solo, le premier en onze années, est clairement l'un des moments les plus marquants de sa carrière. Il existe tellement d'instants dont émanent une force vive évidente, une dureté nécessaire, que ce disque en devient vertigineux. Il faut plusieurs écoutes, non pas pour l'apprécier, mais pour en cerner le potentiel. Chaque début de morceau est une bastos, chaque entrée sur les prods fait mal, dans le bon sens du terme. Durant le pic du mouvement Black Lives Matter, Killer Mike était aux avant-postes des prises de paroles. Forcément, cet engagement totalement politique transpire ici, avec radicalité. A la production, on croise No I.D., architecte en chef, mais également DJ Paul, Cool N Dre ou encore DJ Moon, meneurs de la lourdeur, de cette patte sonore qui réunit les époques, les chapelles et les antagonismes autour d'une seule et même cause : le rap, le vrai