Le film évoque la (sur)vie des prisonniers dans le camp de détention de Khiam au Sud Liban, zone occupée alors par les troupes israéliennes.Il est scindé en deux parties. Dans la première 1999-2000, témoignent trois hommes et trois femmes ex-détenus récemment libérés : la cause de leur enfermement nest pas explicite mais on la devine. Ils racontent leurs conditions de vie dans ce camp, les sévices et tortures qui leur furent infligés. Ils parlent aussi de leurs réactions personnelles face à la captivité, de leur inventivité pour fabriquer des objets utiles ou artistiques, de leur résistance à la barbarie humaine, de leurs rêves qui atteignent là une dimension absolue. Comment continuer à espérer ? le moindre détail, un son, un rai de lumière, une ficelle les aide : le pouvoir des souvenirs, la solidarité et lamitié aussi. Des plans insolites de quelques objets fabriqués par eux apparaissent à lécran concluant cette partie En mai 2000, l'armée israélienne se retire du Sud Liban et le camp de Khiam est démantelé.Dans la deuxième partie 2007, nous retrouvons les mêmes personnages huit ans après. Le camp a été transformé en une sorte de musée que les touristes visitent. Certains ex-détenus sont choqués par cela : Limage du camp contredit alors nos récits . Puis, Khiam est bombardé en 2006 : le camp est détruit. Les anciens prisonniers évoquent la mémoire effacée, la reconstitution éventuelle dun lieu dhistoire collective, le pouvoir de limaginaire et de limage. C'est un film sobre, percutant qui dénonce un fait politique, suscite une réflexion plus générale sur lêtre humain et son comportement en situation extrême mais aussi, une réflexion sur les traces et la mémoire.