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C'est il y a 6 ans que le charismatique trompettiste Avishai Cohen a eu l'idée de mettre sur pied son groupe Big Vicious, en rassemblant autour de lui une poignée d'amis susceptibles de concevoir une musique à partir de zéro. Le guitariste Uzi Ramirez, le bassiste Jonathan Albalak et le batteur Aviv Cohen participent de fait de façon décisive à l'écriture des morceaux à égalité avec Avishai. Ziv Ravitz, qui joue également dans le quartet acoustique d'Avishai, a été recruté comme second batteur il y a un an. "On vient tous du jazz, mais certains d'entre nous s'en sont émancipé plus tôt que les autres", explique Avishai, résumant ainsi l'étendue du champ stylistique couvert par le groupe. On trouve dans ce cocktail détonant des textures sonores venues de la musique électronique, des séquences relevant de l'ambient ou de la musique psychédélique, ainsi que des grooves et des rythmes empruntés au rock, à la pop, ou encore au trip-hop. L'autre grande spécificité de Big Vicious est sa façon définitivement ouverte et décomplexée de s'accaparer des thèmes du répertoire - de Massive Attack à Beethoven - pour en offrir des versions décalées et personnelles. Enregistré aux Studios La Buissonne dans le sud de la France en août 2019 sous la direction artistique de Manfred Eicher, ce premier album de Big Vicious est publié alors que le groupe se prépare à entamer une longue tournée internationale.

Naked Truth est le disque le plus libre et radical qu'ait jamais enregistré Avishai Cohen pour ECM. Naked Truth est essentiellement composé de pièces conçues et façonnées en temps réel au cours d'une incroyable séance d'enregistrement, l'album se présente comme une sorte de longue suite improvisée. Le trompettiste israélien ouvre minutieusement la voie, suivi de près par ses camarades de longue date - le pianiste Yonathan Avishai, le contrebassiste Barak Mori et le batteur Ziv Ravitz - qui tous répondent collectivement et instinctivement aux multiples et subtils changements de direction pris par la musique. A la fin de l'album, Cohen récite'Departure', un poème de Zelda Schneurson Mishkovsky, dont les thèmes du renoncement, de l'acceptation et du lâcher-prise apparaissent parfaitement en phase avec la musique.

Le bassiste norvégien Arild Andersen, musicien ECM depuis plus de cinquante ans, s'est toujours distingué par son goût immodéré pour les défis. Pour le premier enregistrement avec son nouveau quartet, composé des étoiles montantes Marius Neset et Helge Lien (tous deux chefs d'orchestre à part entière), Andersen a ainsi choisi de proposer une musique quasi-entièrement improvisée. Livrés à eux même, animés d'une foi commune en leurs qualités respectives, les musiciens de l'orchestre se lancent dans l'inconnu, trouvent ensemble des formes à développer dans l'instant et transforment cette séance en un magnifique exemple de créativité collective spontanée.

Avec Last Decade, le pianiste germano-américain Benjamin Lackner fait ses grands débuts sur ECM à la tête d'un quartet de haut vol comprenant Manu Katché à la batterie, Mathias Eick à la trompette et Jérôme Regard à la contrebasse. Mathias et Manu partagent une longue et fructueuse association avec le label et l'on retrouve intactes leurs signatures instrumentales inimitables tout au long du répertoire de ce disque composé exclusivement de pièces originales - huit signées par Benjamin, et une par Jérôme Regard. La complicité entre le contrebassiste et le leader remonte à 2006. Ces deux décennies d'étroite collaboration ont créé entre les deux hommes des formes d'intimités qui se réalisent musicalement par une complémentarité intuitive impressionnante.