La légende raconte que les habitants de la ville portuaire d'Amide auraient passé un pacte avec une sirène. En échange des soins attentionnés qu'ils prodiguent à son œuf, elle leur assure prospérité. Mais la construction d'un complexe touristique menace cet équilibre, et le débat fait rage. Partagé, Yôsuke a un étrange pressentiment. Et si la légende était vraie ? Les hommes ne devraient-ils pas redouter la colère de la mer ?Un pacte avec la natureAu Japon, le respect inspiré par les éléments naturels rime souvent avec tradition puisque la religion shintô est censée assurer une bonne relation entre la nature et les intérêts humains. Or, depuis les années 1970, un nouveau débat a pris place au sein de la société japonaise : le développement du pays doit-il se faire au détriment de la tradition ? Le Pacte de la mer illustre de façon sobre et pourtant très forte cette tension entre modernité et tradition ; le jeune héros Yôsuké étant le symbole d'une nouvelle génération qui cherche sa place dans ce système où parent et grands-parents s'opposent.Satoshi Kon réussit à décrire avec justesse l'évolution d'une jeunesse partagée entre modernisation effrénée et respect des mystères de la nature. Un propos finalement très contemporain.Le Pacte de la mer bénéficie d'une préface d'un « parrain » prestigieux sous la plume de Jean-Pierre Dionnet, co-créateur de la revue Métal Hurlant et de la maison d'édition Les Humanoïdes Associés, producteur, scénariste et journaliste qui a contribué au succès de la bande-dessinée asiatique et du manga en France et qui décrit l'œuvre de Satoshi Kon avec passion :“ Son œuvre est rare en quantité, mais tout y est facette d'un édifice unique et, en réalité, achevé : il avait la prescience sans doute de sa courte floraison. Une œuvre à fleur de peau de poisson […] miroitant comme de la peau de galuchat : cette peau tannée faite de centaines de miroirs obscurs, comme une onde changeante, inconstante. ”