Deux récits de la guerre civile espagnole. Deux paraboles étincelantes sur la justice et la culpabilité. 1936. Un vieux prêtre, Mosen Millan, s apprête à célébrer une messe de requiem pour un jeune homme du village : un jeune républicain qu il a vu naître et grandir, et qui a été exécuté par les phalangistes& à cause de lui& et malgré lui ! Le récit, très bref et resserré, est organisé selon les souvenirs du prêtre, qui déroule la vie du jeune homme et, à travers lui, d un village aragonais typique aux débuts de la République espagnole. Les premières actions républicaines se heurtent alors à la puissance des notables locaux, et à l arrivée d une troupe de phalangistes soutenant les droits de ces derniers, au besoin par la terreur et par la violence. Le Requiem est ici suivi d un texte posthume, totalement inédit en français, encore plus bref et frappant s il se peut : Le Gué. Une jeune fille est persuadée d avoir dénoncé aux autorités son beau-frère dont elle était amoureuse par dépit et jalousie. Ce souvenir, et ce secret, la hantent quotidiennement& À part dans l Suvre de Ramón Sender, Requiem et Le Gué en sont la face la plus pure.