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Combien de fois avez-vous été sollicités pour attribuer une note  ? Pensez à vos derniers achats en ligne, aux étoiles qu'on attribue à un chauffeur ou un livreur... on ne les voit même plus. Cette mode est aussi silencieuse qu'irrésistible  : hôpitaux, services publics, tous ont vocation à être comparés, classés. Mais, comme dans le privé, le système porte en germe de graves dérives.Des collèges jésuites du XVIe  siècle où elle est née jusqu'aujourd'hui, la notation pose un ensemble de questions auxquelles il devenait urgent de répondre. Vincent Coquaz et Ismaël Halissat ont enquêté  : de TripAdvisor à Amazon, en passant par Uber, jusqu'aux notes citoyennes expérimentées en Chine, ils se sont plongés dans les méandres des avis clients, où une bonne étoile peut faire ou défaire une réputation et mettre en péril un emploi.Inventé par un gourou américain du marketing, le questionnaire de satisfaction moderne est devenu dans le meilleur des cas une fin en soi absurde. Dans le pire, il impose un stress infernal aux employés. Dans certaines entreprises, les salariés se notent même entre eux. Et, comme à l'école, la tentation de tricher pour améliorer sa note est souvent grande…Pire, une partie des notes qui nous sont attribuées sont totalement invisibles. En tant que consommateurs, travailleurs, et demain peut-être en tant que citoyens, nous sommes pour l'instant totalement désarmés devant cette nouvelle guerre des étoiles.    Vincent Coquaz est journaliste à la rubrique CheckNews de Libération et formateur en école de journalisme. Il a précédemment travaillé pour Arrêt sur Images.  Ismaël Halissat est journaliste au service police/justice de Libération. Il a enquêté récemment sur les armes du maintien de l'ordre et sur plusieurs faits de violences policières.
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