Miles Davis (1926-1991) fut le Picasso du jazz : un artiste en mouvement permanent. Du be-bop aux côtés de Charlie Parker, dans les années 1940, jusqu'au rap du début des années 1990, le trompettiste a traversé toute l'histoire du jazz moderne et l'a infléchie en profondeur Initiateur du jazz cool à la fin des années 1940, du jazz modal à la fin des années 1950 aux côtés de Bill Evans et de John Coltrane, et du jazz-rock à la fin des années 1960, "Miles est comme un homme qui aurait passé un pacte avec lui-même pour ne jamais se répéter", ainsi que l'affirmait le trompettiste Dizzy Gillespie. Un son unique, en clair-obscur, qui se joue des silences, un son voilé, feutré, profondément teinté de bleu, celui du blues, son extraordinaire liberté de ton, la fluidité de son discours, sa puissance et sa forte assurance rythmique comme sa très grande finesse mélodique - la mélodie de la vibration humaine - en font l'un des plus grands musiciens de l'histoire du jazz. De toutes origines, de toutes générations, tous styles confondus, ils sont quatre-vingts musiciens de jazz à lui rendre hommage en se confiant à Franck Médioni. Ils ont joué avec lui (Wayne Shorter, Herbie Hancock, René Urtreger, Lee Konitz, Roy Haynes, Dave Liebman, Marcus Miller...), ils sont trompettistes et ont été influencés par lui (Dave Douglas, Erik Truffaz, Wadada Leo Smith, Herb Robertson, Médéric Collignon...) : tous expriment une même admiration, une même fascination pour" le Prince des Ténèbres".