Paul Daveine, en Terminale L, choisit de rester seul en ce long week-end de mai sans parents. À l'approche du bac, il devrait réviser, mais des réflexions intimes, des souvenirs d'enfance inconfortables et des doutes l'assaillent. Soudain, d'étranges messages photos anonymes s'affichent sur l'écran de l'ordinateur familial, et durant ces quatre jours en huis clos, Paul va y répondre passionnément. De fantasmes amoureux en espérance fragile, d'accents lyriques en déception dramatique, ces échanges mystérieux avec ce correspondant ou correspondante inconnu(e) vont le révéler à lui-même et lui vaudront de passer un cap décisif. Désormais, il s'autorisera à vivre, écrire, devenir qui il est ; et ce sera contre père et mère, contre le monde entier aux absurdes préjugés, s'il le faut. Crever l'écran, est sans retour, le début d'une libération. Écrit dans un style puissant, parcouru de fulgurances poétiques, ce roman d'apprentissage d'Élisabeth Brami tient le lecteur en haleine. Texte percutant au pouvoir singulier, il interroge, dénonce, dérange. On sort secoué de la lecture de ce roman sans concession.