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Portraitiste de la haute société, James Tissot (1836-1902) a saisi, derrière les mondanités, les mutations de son temps. À la faveur d’une exposition, une plongée dans l’œuvre multiforme d’un artiste insaisissable.

 

Si le talent de James Tissot ne fait aucun doute, il a longtemps été dédaigné par l’histoire de l’art. Pourtant, son travail mérite que l'on s'y penche : peintre prolifique, James Tissot est curieux et aime s'amuser de tout. D'abord peintre de la mode et portraitiste de la bonne société sous le Second Empire, il s'inspire aussi bien des tendances parisiennes et londonniennes, que des cultures exotiques du Japon ou de Palestine. Faisant preuve d'une grande ouverture d'esprit, il ne dédaignera aucune technique ; allant de l'illustration d'une Bible, à la photographie et la gravure.  

Provincial à Paris, bourgeois communard et Français londonien, il n'entre dans aucune case, pas même dans celle qu'essaie de lui imposer son ami Edgar Degas en lui proposant d'exposer au premier salon impressionniste de 1874. Tour à tour impressionniste, réaliste, et préraphaélite, il provoquera le trouble chez ses contemporains et restera un inclassable de l'histoire de l'art. Néanmoins la délicatesse de son oeuvre et son sens du détail font de lui un véritable chroniqueur de son temps. 

Artiste au charme inexpliqué, il met en scène un monde complexe et énigmatique selon sa façon de voir, de penser. C'est précisemment ce style que l'excellente Pascale Bouhenic, à travers ce documentaire riche et moderne, tente de décrire.

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Nouveauté

Célébrant les 400 ans de la naissance de Jean de La Fontaine, à Château-Thierry en 1621, Pascale Bouhénic consacre un élégant documentaire à l’œuvre de l’indétrônable fabuliste, source d’inspiration inépuisable pour les illustrateurs.

 

"Le corbeau et le renard", "Le lièvre et la tortue ", " La cigale et la fourmi"... Qui n’a pas appris et récité par cœur l’une des mémorables fables de Jean de La Fontaine ? Si ses vers ont marqué des générations d’écoliers, c’est un tout autre public qu’ils séduisent en 1668. Dédicacé au jeune Dauphin, le fils de Louis XIV, le premier recueil du poète, rassemblant 124 fables, connaît à sa publication un succès colossal auprès des cercles mondains et lettrés. Inspirés des œuvres de fabulistes de l’Antiquité gréco-latine comme Ésope, Phèdre ou Horace, ces récits courts, ponctués de dialogues faussement naïfs, soulignent les défauts humains et critiquent les travers de la société de son temps en mettant en scène un fabuleux bestiaire : lions, tigres, éléphants, ours, hirondelles... Croqués par le peintre François Chauveau, graveur du roi, ces savoureux contes moraux nourriront par la suite l’imaginaire d’une pléiade d’artistes.  

 

Collection d’images
Des somptueuses illustrations de Jean-Baptiste Oudry au XVIIIe siècle à celles de Gustave Doré au XIXe, des dessins de Benjamin Rabier aux gouaches oniriques de Marc Chagall au XXe, jusqu’à Joann Sfar et Emmanuel Guibert aujourd’hui, ce documentaire dévoile une impressionnante collection d’images qui témoignent du caractère intemporel de l'œuvre de La Fontaine. Dans ce film, nourri d’interviews de spécialistes et de dessinateurs, Pascale Bouhénic (James Tissot – L’étoffe d’un peintre) éclaire également la personnalité du fabuliste, qui fut maître des Eaux et Forêts du duché de Château-Thierry et protégé du surintendant aux Finances Nicolas Fouquet, dont il partagea un temps la disgrâce avant d’entrer à l’Académie française en 1684.  

 

 

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Portrait d'un illustrateur majeur du XIXe siècle, considéré aujourd'hui comme un immense metteur en scène de l’image.

 

Il n’y a pas un Gustave Doré, mais plusieurs : l’illustrateur bien sûr, le peintre, le dessinateur, le caricaturiste, le sculpteur. Mais aussi le gymnaste, l’alpiniste, le violoniste... Doré est un homme de tous les excès, tant dans sa production artistique que dans son comportement, ce qui lui jouera des tours. Ce sont ces multiples facettes, et les nombreuses tentations dans la vie de l'artiste que ce film éclaire.

Œuvre gigantesque
Construit sans aucun commentaire, s'appuyant sur les témoignages de spécialistes et d'admirateurs de Doré, ce film est aussi un dialogue entre le XIXe et le XXIe siècle : aux critiques de Baudelaire ou de Zola aux éloges de Nadar, répondent des voix d’aujourd’hui : celles d'auteurs et de dessinateurs (Tomi Ungerer, Philippe Druillet, Guillaume Dégé), d'historiens de l’art et de conservateurs de musée (Valérie Sueur, Marie-Jeanne Geyer, Roland Recht ou Philippe Kaenel), d'une directrice de la photo (Agnès Godard) et d'une sociologue (Nathalie Heinich). C'est cette variété des points de vue qui nous fait entrer dans le monde de Doré. Car l’œuvre est gigantesque, démesurée. Elle est le signe d’une puissance de travail toujours en éveil, d’une curiosité sans bornes. Peut-être aussi la trace de l'insatisfaction d’un artiste que même sa célébrité ne console pas de son rêve d’être peintre – un grand peintre, unique manière d’avoir la reconnaissance de son époque.

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Des joyaux de l’époque baroque aux claviers électroniques, ce documentaire voyage à travers le temps et l’Europe sur les traces de l’instrument. En extraits d’œuvres et éclairages savants, une fascinante épopée musicale, transmise par de prestigieux facteurs et joueurs d’orgues.

Né dans l’Antiquité, l’orgue n’a cessé de se métamorphoser au cours des siècles : roi du baroque, il a survécu à l’anticléricalisme de la Révolution française, puis s’est peu à peu échappé des églises pour conquérir les clubs de jazz et les musiques actuelles. De célèbres facteurs et joueurs d’orgues font ici revivre les plus belles pages de son histoire, au fil d’un périple musical érudit à travers l’Europe. Dans la chapelle royale du château de Versailles, la soprano Sabine Devieilhe, accompagnée par l’organiste et compositeur Bernard Foccroulle (coauteur du documentaire), interprète la Première leçon de ténèbres de François Couperin. À Peglio, sur les bords du lac de Côme, Lorenzo Ghielmi joue une toccata de Frescobaldi, tandis qu’une cantate de Bach, Ich habe genug, chantée par le ténor Julian Prégardien, résonne dans une église de Ponitz, en Allemagne. Au cœur de la basilique Saint-Sernin de Toulouse, César Franck vibre sous les doigts de Monica Melcova, quand Thomas Lacôte fait retentir à Paris les "Chants d'oiseaux" d’Olivier Messiaen. Enfin, du provocateur Volumina de Ligeti aux rythmes africains de Jean-Louis Florentz, Olivier Latry et Shin-Young Lee exécutent des œuvres du répertoire contemporain à la Philharmonie de Paris.

Machines complexes
Retraçant la trajectoire de l’instrument, intimement liée à celle de l’Europe, ce documentaire part en quête des orgues les plus extraordinaires du continent, qu’il s’agisse des jumeaux de l’église espagnole de Lerma, du chef-d’œuvre boisé du château de Frederiksborg, au Danemark, ou encore des vénérables modèles de la manufacture française Cavaillé-Coll. Entre les intermèdes musicaux, qui font entendre les subtilités de leurs timbres, les organistes et facteurs d’orgues (Pascal Quoirin, Kristian Wegscheider…) livrent de passionnants éclairages sur la fabrication, l’évolution et la diversité de ces machines puissantes et complexes. On découvre ainsi l’influence des langues sur leurs sonorités : droites et sans fioritures en Allemagne, les notes des orgues se révèlent plus claires et arrondies dans la tradition française. Un vibrant hommage aux artisans, compositeurs et musiciens qui ont fait cette riche histoire culturelle, et à leurs héritiers.

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