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Jonas Kaufmann a profité du confinement pour enregistrer un merveilleux album de lieders avec son ami et pianiste de longue date Helmut Deutsch. "Selige Stunde", qui peut se traduire par "L'heure bénie" est le premier récital d'une série d'enregistrements réalisés par Jonas. Cet album offre un son intimiste et chaleureux et couvre les plus éminents compositeurs de lieders, de Schubert à Brahms en passant par Mozart et Schumann, mais aussi Strauss, Mahler ou bien encore Liszt.

C'est il y a 6 ans que le charismatique trompettiste Avishai Cohen a eu l'idée de mettre sur pied son groupe Big Vicious, en rassemblant autour de lui une poignée d'amis susceptibles de concevoir une musique à partir de zéro. Le guitariste Uzi Ramirez, le bassiste Jonathan Albalak et le batteur Aviv Cohen participent de fait de façon décisive à l'écriture des morceaux à égalité avec Avishai. Ziv Ravitz, qui joue également dans le quartet acoustique d'Avishai, a été recruté comme second batteur il y a un an. "On vient tous du jazz, mais certains d'entre nous s'en sont émancipé plus tôt que les autres", explique Avishai, résumant ainsi l'étendue du champ stylistique couvert par le groupe. On trouve dans ce cocktail détonant des textures sonores venues de la musique électronique, des séquences relevant de l'ambient ou de la musique psychédélique, ainsi que des grooves et des rythmes empruntés au rock, à la pop, ou encore au trip-hop. L'autre grande spécificité de Big Vicious est sa façon définitivement ouverte et décomplexée de s'accaparer des thèmes du répertoire - de Massive Attack à Beethoven - pour en offrir des versions décalées et personnelles. Enregistré aux Studios La Buissonne dans le sud de la France en août 2019 sous la direction artistique de Manfred Eicher, ce premier album de Big Vicious est publié alors que le groupe se prépare à entamer une longue tournée internationale.

Homme d'une infinie générosité et d'un grand charisme, Rostropovitch, surnommé de son vivant Le Violoncelle du Siècle, a profondément marqué son temps. Les compositeurs Prokofiev, Chostakovitch et Britten comptaient parmi ses nombreux amis, et sa maîtrise du grand répertoire n'avait d'égale que sa passion pour la musique nouvelle. Contraint de s'exiler d'Union soviétique dans les années 1970 pour avoir osé défendre la liberté d'expression, il jouera un rôle actif dans la transition de la Russie du communisme vers la démocratie. Le 11 novembre 1989, Rostropovitch émeut le monde entier en quittant son appartement parisien pour aller jouer Bach, seul avec son violoncelle, devant le mur de Berlin qui vient de tomber. Réhabilité en 1990 par Gorbatchev, le violoncelliste regagne sa nationalité et est décoré par Poutine, à l'occasion de son 80e anniversaire en 2007. Il décède un mois plus tard, des suites d'un cancer. Brillant violoncelliste, Mstislav Rostropovitch est avant tout un homme qui s'est battu toute sa vie pour la liberté de pensée et la défense des droits de l'homme. La collaboration sur le long terme de cet artiste de légende avec EMI Classics, Erato et Teldec aura produit un des fleurons du catalogue Warner Classics. Un événement qui sera médiatisé à une très large échelle.

La pianiste française Shani Diluka, nouvelle signature Warner Classics, nous offre une vision inédite du grand Beethoven qui a recopié dans ses carnets des textes mystiques venus de l'Inde : les Upanishad, dont il a surligné certains mots concernant l'Homme et le Cosmos. Shani Diluka a imaginé une expérience spirituelle unique où deux grandes sonates pour piano (Clair de lune et Appassionata) rencontrent les Ragas indiens sur Sitar et Tabla dans une fraternité universelle que défendait sans cesse Beethoven, nous rappelant ainsi le message de dialogue et de paix initié il y a quelques années par Ravi Shankar et Yehudi Menuhin.

C'est avec un naturel confondant et une grâce infinie que Vilde Frang aborde le concerto pour violon de Beethoven, dans un dialogue vif et subtil avec l'Orchestre de Brême dirigé par Pekka Kuusisto, nous en livrant une version très habitée et personnelle. Elle déploie les mêmes qualités pour le moins connu et passionnant concerto de Stravinski dont elle n'hésite pas à relever certaines dissonances et rythmes hérissés. Deux concertos presque aux antipodes, mais qui s'éclairent l'un l'autre sous l'archet magique de la jeune violoniste norvégienne.

Pour la première fois de sa carrière, Harnoncourt dirige les Symphonies 4 et 5 de Beethoven à la tête de son orchestre le Concentus Musicus de Vienne. Fondé en 1953, rappelons qu'il s'agit d'une formation sur instruments d'époque qui restitue tant en volume qu'en timbre, les sonorités probablement contemporaines de l'auteur. Il s'agit aujourd'hui de la plus ancienne formation de ce type. Le présent enregistrement est un'live'que Nikolaus Harnoncourt a dirigé à guichets fermés bien sûr, au Musikverein de Vienne l'an passé. Nikolaus Harnoncourt se tourne aujourd'hui vers les Symphonies de Beethoven et souhaite s'y consacrer en 2016, année au cours de laquelle il va enregistrer les n° 7 et 8. Inutile de rappeler combien la discographie de Nikolaus Harnoncourt est abondante et constitue pratiquement toujours une référence captivante de l'interprétation musicale de notre époque.