« Elle existerait près de moi, sur du papier, sous cette forme-là. Je m'en contenterais, me rappelant que cela tenait du miracle plus que tout autre écrit réussi. » Très vite après la disparition brutale de sa mère, à Sofia, en Bulgarie, où elle était née et avait vécu, Denitza Bantcheva commence à retracer son parcours, persuadée que si sa fille unique n'écrivait rien sur Annie, « sa vie n'aurait en définitive aucun sens ». Elle en vient alors à confronter diverses visions d'elle — sous des angles qu'elle découvre parfois — qui composent le portrait d'un être rare, dont le destin témoigne cependant des épreuves les plus communes qu'on pouvait subir sous un régime totalitaire, comme au cours des années qui suivirent la chute du Mur de Berlin. L'histoire familiale, l'histoire tout court et la réflexion sur le sens d'une existence s'entrelacent dans cet émouvant récit issu du deuil, et de l'amour d'une fille pour sa mère. .