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Si la France symbolise le luxe sur le marché international, elle le doit à Louis XIV et son ministre Colbert. Un passionnant retour sur plus d'un siècle d'innovation scientifique et technique, mais aussi d’espionnage industriel.
À la veille de la Révolution française, toute l'Europe accourt dans la capitale du luxe pour s’approvisionner en draps fins, porcelaines de Sèvres, miroirs de Saint-Gobain, soieries lyonnaises, dentelles d’Alençon et autres témoignages éclatants d'un savoir-faire admiré dans toutes les cours du continent. Plus de deux siècles plus tard, la France reste un symbole international du luxe, entre haute couture, cosmétiques et grands vins, mais on a oublié qu’elle le doit à l’ambition de Louis XIV et à la vision de son ministre Colbert, qui ont créé de toutes pièces un appareil industriel sophistiqué pour se lancer à la conquête des marchés. Car en 1665, le royaume est exsangue. Le budget militaire assèche des finances déjà mises à mal par une sévère crise économique. Alors qu'il devient indispensable de créer des emplois, la France importe deux fois plus qu’elle n’exporte. De la Chine à Venise en passant par les Pays-Bas, chaque contrée garde précieusement le secret de sa spécialité. Face à ces difficultés, le Roi-Soleil innove résolument, en choisissant de développer des industries d’exception. Fer de lance de la politique mercantiliste du gouvernement, le luxe se développe à travers les manufactures royales grâce à l’innovation technique et scientifique et à de nouvelles formes de savoir-faire et de travail. Mais son essor repose aussi sur des méthodes moins avouables : espionnage industriel, débauchage systématique et, au besoin, rapt pur et simple.
Basses œuvres et haut de gamme
Ce choix du haut de gamme, fût-ce au prix de quelques basses œuvres, va s’avérer doublement payant, en renflouant les caisses de l’État et contribuant au rayonnement du souverain et de son royaume. Entre excellence industrielle, évolution économique, légende dorée et nouvelles sociabilités, Versailles impose le luxe français en Europe pour plusieurs siècles. À la fin du XVIIIe siècle, le goût du faste, apanage de la noblesse, laissera place à un nouvel art de vivre "à la française" dont s’empare une bourgeoisie en plein essor, tandis que ses produits phares s’exportent désormais dans le monde entier. De l’origine des glaces de la fameuse galerie du château de Versailles, conquises de haute lutte par Colbert en Italie, à la longue quête de la perfection en matière de fabrication textile, Stéphane Bégoin retrace, dans un récit fourmillant de détails et d’anecdotes, la palpitante genèse de l'industrie du luxe. Rythmé par des gros plans sur de précieux objets d’époque et des scènes de reconstitution éloquentes, son film entrelace les analyses et témoignages d’une multitude d’intervenants (archivistes, historiens, plasticiens...) avec de riches archives, notamment iconographiques.
Si c'est bien aux microbes que l'on doit les innombrables morts de la peste, de la typhoïde ou de la tuberculose, seuls 1 % de ceux que l'on connaît sont facteurs de maladies. En revanche, des plantes à l’homme, il n’existe aucun être vivant qui ne soit peuplé de bactéries indispensables à son existence. Ce n'est que depuis une dizaine d'années que la science commence à lever le voile sur la complexité de leur rôle. Chez l’homme, on compte ainsi dix fois plus de microbes que de cellules. Sans ces micro-organismes, nous n'aurions pas notre placenta de mammifère, pas non plus notre cerveau de primate. Notre alimentation, notre système immunitaire et même notre système de reproduction ne pourraient pas fonctionner. Et grâce aux microbes, la seiche naine de Hawaii peut allumer ses photophores et se défendre contre ses prédateurs ; le ver marin de l'île d'Elbe se nourrir sans avoir besoin de système digestif ; et des micro-guêpes se reproduire sans mâle. Selon certaines hypothèses, les bactéries pourraient même constituer les moteurs de l’évolution…
Peuple intérieur
Jusqu’où ce peuple intérieur nous gouverne-t-il ? De Nashville à Tokyo en passant par Paris et Amsterdam, cette passionnante enquête scientifique part à la rencontre des nombreux chercheurs qui, à travers le monde, étudient l'importance des bactéries pour le règne du vivant. De plus en plus, leurs découvertes s'accélèrent et convergent en un scénario cohérent, révélant des aspects insoupçonnés de la nature et de son évolution. Ces hypothèses, qui font des bactéries la raison première de l’évolution du vivant et de la séparation des espèces, bouleversent la vision linéaire que nous en avions jusqu'ici. Une possible révolution scientifique.
Retour sur l’épopée extraordinaire de la première ambassade de l’histoire du Japon, à la croisée des enjeux commerciaux, politiques et religieux du XVIIème siècle.
Non loin de Séville, la petite ville de Coria del Rio compte sept cents habitants portant le nom de famille “Japon”. Enquêtant sur les origines de ce patronyme, l’historien Jésus San Bernardino a exhumé un incroyable chapitre du XVII e siècle. En septembre 1613, tandis que l’évangélisation du Japon bat son plein, la première ambassade de l’histoire nipponne traverse les océans à bord d’un galion monumental, à la rencontre du roi Philippe III d’Espagne et du pape Paul V. À sa tête, le samouraï Hasekura Tsunenaga et le moine franciscain Luis Sotelo. Leur mission : négocier l’ouverture d’une route maritime concurrente à celle des Indes, en échange de l’accueil de missionnaires chrétiens au Japon. Les deux hommes ignorent que ce voyage périlleux sur trois continents durera sept ans et les mènera jusqu’au Vatican.
(Re)Conversion
Quatre cents ans plus tard, le professeur Jésus San Bernardino part sur les traces de l’expédition. Au fil de ses recherches d’Acapulco à Rome en passant par Mexico, Séville et Madrid, les précieuses archives qu’il met au jour éclairent les motivations cachées de cette expédition et révèlent la destinée extraordinaire de Hasekura Tsunenaga, guerrier japonais devenu diplomate catholique au cœur des tensions commerciales, politiques et religieuses des prémices de la mondialisation.
Mêlant intimement travail de fouilles et analyses scientifiques au travers d'une expédition dans la cité oubliée de Naachtun, ce film met en lumière la florissante civilisation maya et tente d'en percer les mystères.
Pendant deux mille ans, les Maya ont construit des royaumes et développé une civilisation d’une incomparable richesse. Puis ils ont mystérieusement disparu. Leur histoire s’est perdue, recouverte d’un inextricable manteau végétal. Enfouie au plus profond de la forêt vierge, à l’extrême nord du Guatemala, Naachtun, découverte en 1922, n’avait pas été fouillée. Depuis 2011, une équipe internationale de scientifiques menée par les chercheurs du CNRS Philippe Nondédéo et Dominique Michelet – et composée d'archéologues, mais aussi d'un géographe, un archéobotaniste, un épigraphiste, un céramologue, un archéozoologue, un ethnologue – tente de comprendre pourquoi la longévité de cette cité a surpassé celle d'autres royaumes maya. Pourquoi Naachtun a-t-elle survécu près de deux cents ans à l’effondrement, au VIIIe siècle, de ses puissantes voisines ?
Road trip archéologique
Véritable road trip archéologique à travers l’Amérique centrale, le film part à la découverte des cités monumentales de Teotihuacan, Tikal, Calakmul, El Mirador ou Copán, qui ont été tour à tour les rivales et les alliées de Naachtun, en compagnie de quelques-uns des plus grands archéologues mayanistes au monde. Déchiffrant l’histoire politique de Naachtun à travers ses vestiges, notamment de multiples stèles, l’équipe s’intéresse aussi aux relations entre ses habitants et la jungle environnante. La singularité de cette approche permet non seulement de reconstituer, au plus près, la vie quotidienne des Maya au sein de la forêt, notamment leurs nombreux rituels et cérémonies liés à la nature, mais aussi d’obtenir des réponses nouvelles au fameux mystère de l’effondrement de leur civilisation. Le film dévoile également de surprenantes maquettes en 3D de Naachtun. Jamais la représentation d’une cité maya n’avait été aussi complète.
Le 22 février 1944, le sous-marin allemand U-455 quitte le port de Toulon pour sa dixième patrouille de guerre. Sa mission : attaquer le trafic maritime ennemi au large des côtes italiennes. Mais au cours de cette opération, les autorités militaires perdent sa trace… Été 2008, à Gênes : Lorenzo del Veneziano et Roberto Rinaldi, spécialistes des plongées profondes, découvrent à 120 mètres de fond une épave de sous-marin presque intacte. S’agit-il de l'U-455 ? Pourquoi a-t-il fait naufrage à cet endroit ? Stéphane Bégoin (Hatshepsout et le pays de Pount, 1783, le premier vol de l'homme) nous invite à traverser le temps et les mers, mêlant l'aventure sous-marine et l’enquête historique. Peu à peu se révèle la véritable histoire des U-Boote, appelés les "loups gris" de la Seconde Guerre mondiale : naviguant en meute, ils ont coulé près de deux cents navires alliés en Méditerranée et avaient la réputation d'être invincibles...
Le 21 novembre 1783 à Paris, un ballon conçu par les frères Montgolfier avec, à son bord, Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes, s’élève dans les airs devant une foule de spectateurs médusés. L'un des plus vieux rêves de l'humanité vient de se réaliser : pour la première fois, l'homme peut voler. Pour rééditer l’exploit des pionniers de la conquête de l'air, une équipe d’aérostiers passionnés, menée par un de leurs descendants, Guillaume de Montgolfier, s'est lancé le défi de reconstruire une réplique de leur premier ballon et de le faire voler dans les conditions de l’époque.
Course aux records
Problèmes techniques, demande d'autorisation de vol… : au fil des espoirs et des désillusions de ces aérostiers chevronnés, le documentaire suit la reconstruction du ballon à air chaud original des frères Montgolfier. Un chantier extraordinaire et inédit, dont les étapes nous font revivre les émois et les découvertes technologiques de ces premiers vols en ballon. L'occasion de revenir sur la course aux records et à l'innovation qui a vu alors s'affronter en l'espace de quelques semaines inventeurs et aérostiers. Car dix jours après ce vol parisien, le ballon à hydrogène de Jacques Alexandre Charles, grand rival des Montgolfier, rééditera l’exploit. Et quelques mois plus tard, l'Anglo-Américain John Jeffries et le Français Jean-Pierre Blanchard réaliseront la première traversée de la Manche par les airs.
Figures populaires de la littérature et du cinéma, les pirates ont écumé les mers aux XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le sillage de deux campagnes de fouilles dirigées par l’archéologue Jean Soulat, Stéphane Bégoin nous entraîne sur leurs traces à l’île Maurice et à Madagascar.
Depuis le 7 janvier 1702, le Speaker repose à quelques mètres de profondeur sur la barrière de corail au large de l'île Maurice. Découverte en 1979, la frégate anglaise – un ancien navire négrier battant à l’origine pavillon français –, est l’une des six épaves de vaisseaux pirates à avoir été retrouvées dans les fonds marins du globe. Entouré d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, l’archéologue Jean Soulat, du laboratoire LandArc, entreprend de mener l’enquête sur les circonstances de son naufrage alors que le pirate John Bowen, connu aussi sous le nom de Jean Bouin, s'en était emparé. Il tente de découvrir aussi, à terre, des informations sur ce que fut la vie quotidienne de l’équipage du flibustier lorsqu’il n’était pas en mer. Après une plongée dans les eaux mauriciennes autour des vestiges du bateau, le chercheur met le cap sur Madagascar. C'est sur l'île Sainte-Marie, qui aurait servi de camp de base aux pirates, que John Bowen se serait emparé par ruse en 1700 du Speaker...
Plongée captivante
Qui étaient ces flibustiers qui sillonnaient les mers aux XVIIe et XVIIIe siècles pour s’emparer des cargaisons des navires marchands dont ils croisaient la route ? Que faisaient-ils de leurs butins et où se cachaient-ils à terre pour échapper à la justice ? À partir de l'étude du Speaker et d'archives conservées dans différents musées et institutions – à l’île Maurice, en France, en Espagne, en Angleterre et aux États-Unis –, Stéphane Bégoin ("Naachtun – La cité maya oubliée", "L'invention du luxe à la française") accompagne l’archéologue Jean Soulat sur deux de ses campagnes de fouilles dans l’océan Indien. Illustré par de superbes dessins d'Antoni Carné et des animations graphiques issues du jeu vidéo Skull and Bones, et étayé par les éclairages d’experts (historiens, conservateurs, biologiste, géophysicienne spécialiste des investigations aériennes...), ce documentaire nous invite à une plongée captivante dans l’histoire méconnue de la piraterie, qui accompagna l’essor du commerce maritime entre l’Europe et l’Asie.