19 ans en 1947, passionné de jazz et pianiste lui-même, noctambule et amoureux de Paris, Jean-Christophe Averty a pleinement participé à la folle époque de Saint-Germain-des-Prés. Il parcourt aujourd’hui les rues, les ruelles et les boulevards, s’arrêtant sur les lieux mythiques. Le style propre à Jean-Christophe Averty, une occupation permanente et virevoltante de l’écran, demande au spectateur de se laisser porter par les images et les musiques. Les archives présentées sont riches, donnant une image globale de la vie artistique et littéraire parisienne de 1940 à 1960, présentée en trois « époques ». « Avant », c’est le Paris germanopratin d’Alfred Jarry, de son Père Ubu et de la chanson du décervelage, le temps où Picasso s’attablait à la terrasse du Flore pendant que les frères Prévert traînaient aux Deux Magots. « Pendant », c’est le temps des clubs : le Lorientais, le sulfureux Tabou et son escalier enfumé, le très sélect Club Saint-Germain, où se pressent Kenny Clarke, Bud Powell, Dizzie Gillespie et les jazzmen invités par Boris Vian. « Après », la parole est donnée à Jean-Paul Sartre, à Isidore Isou, fondateur du lettrisme, pour conclure par une petite virée sur cette fameuse pataphysique dont le « collège » s’institua en 1949 à la librairie des Amis du livre, rue de l’Odéon.