Le corpus des mélodies de Francis Poulenc est l'un des plus généreux et des plus aboutis du répertoire français. Ami de poètes comme Apollinaire, Éluard, Aragon ou Louise de Vilmorin, Poulenc est à l'écoute de leurs imaginaires et de leur mystère. La nonchalance voluptueuse ou nostalgique, la douceur mélancolique ou la légèreté impertinente de ses mélodies, qui n'ont jamais l'air de se prendre au sérieux, relèvent toujours du grand art.
Goethe... Eichendorff... Mörike... Ces noms résonnent aux oreilles de tous ceux qui aiment la littérature romantique allemande et en connaissent les prolongements dans l'univers du lied. Mais autant un Schubert a souvent trouvé une veine inespérée chez des auteurs de moindre envergure, autant son lointain successeur Hugo Wolf s'est abreuvé à la source de ces géants. Dans chacun de ces mini-drames d'une incroyable intensité, chaque mot est un joyau serti au coeur d'un diadème sophistiqué, mais nullement artificiel. Non content de mettre en musique le vers, Wolf l'incarne. Il le transcende. Il en réveille les sons et les sens les plus subtils...