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L'effacement, c'est celui des Rohingyas  : une minorité musulmane parmi les plus opprimées du monde, contrainte de fuir la Birmanie et réfugiée au Bangladesh, damnée parmi les damnés de la terre. L'effacement, cela a failli être le destin de ce livre, suspendu pendant plus de deux ans,  suite aux menaces de mort reçues par Mayyu Ali. Après avoir vécu dans la clandestinité, la peur et l'incertitude, il vient enfin de quitter le Bangladesh pour s'exiler au Canada. Son histoire, qui est aussi celle de son peuple, peut désormais voir le jour.Né en 1991, année du prix Nobel de la paix à Aung San Suu Kyi, Mayyu Ali a grandi dans une famille de pêcheurs. Mais depuis 1982, l'existence des Rohingyas, est purement et simplement déniée en Birmanie. Régulièrement insulté et exclu, obligé de renoncer à être professeur, Mayyu Ali se plonge dans l'écriture et devient un poète reconnu. Quand en août 2017 les militaires birmans attaquent son village, il les voit égorger ses voisins, violer les femmes, jeter les enfants dans les flammes. Avec 740 000 personnes, il prend la fuite pour le Bangladesh voisin et s'entasse dans un camp de fortune, sur des collines proches de s'effondrer. Il commence alors à travailler avec des journalistes et des ONG pour documenter les violences envers les Rohingyas. Mais son activisme dérange. Sous la menace, il est contraint de quitter les camps et doit vivre caché.Quatre ans et demi après les attaques, un an après le coup d'Etat en Birmanie, ce livre est le premier témoignage exclusif d'un Rohingya qui a survécu au génocide. Il en appelle à la communauté internationale pour que le drame en cours soit enfin pris en compte. « En Birmanie, notre existence est niée. Ecrire mon parcours et celui des miens ancre à tout jamais nos vies dans l'histoire de l'humanité. » Pour dire non à la tragédie, il faut lire Mayyu Ali.
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