Tantôt dialoguant ou à l'unisson, tantôt proches de l'opéra, de la scène de Singspiel voire de l'écriture pour choeur, les duos, trios et quatuors vocaux de Schubert montrent la variété de son élan créateur. Écrits pour des réunions amicales, les fameuses Schubertiades, ces brefs ensembles vocaux manifestent une maîtrise et un goût de la liberté qui séduisent d'emblée l'auditeur car l'on n'y chante que pour le plaisir.
Benjamin Godard, violoniste et pianiste de grand talent, charma les salons de la Troisième République par l'élégance et la précision de son jeu. Il fut aussi un compositeur prolixe dont on ne s'étonnera pas qu'il ait dédié à ses deux instruments quatre splendides sonates qui forment un corpus de premier ordre. En effet, écrites dans la tradition beethovénienne de la sonate " sérieuse ", elles favorisent la qualité d'inspiration et l'intensité de l'émotion à une virtuosité facile que le romantisme prônait alors. Ces sonates laissent aussi voir différents visages de Godard, depuis l'opus 1 composé dans la fougue de ses 17 ans jusqu'à la quatrième sonate regardée comme un chef-d'oeuvre en la matière. L'oreille d'aujourd'hui se laissera également surprendre et toucher par la splendide Sonate n °3 dont les premières mesures suffisent à contredire les accusations d'académisme qui menacent parfois Godard. Il est étonnant qu'aucune de ces oeuvres, et moins encore l'intégralité, n'ait prêté à un enregistrement jusqu'à présent.
La Dolce Volta publie un enregistrement entièrement consacré à une part quasi inconnue de l'oeuvre de Sibelius. Par les hasards de la programmation, Nicolas Dautricourt découvre des pièces nouvelles, dont ses Humoresques. Il explore au fil du temps le reste de ces pièces en parallèle de sa production symphonique. Elles lui sont sont apparues, à l'image de son corpus, d'une grande singularité, d'une veine entièrement personnelle, ne découlant d'aucune " école " et ne s'apparentant à aucun langage. Fasciné par l'extraordinaire indépendance de sa pensée, Nicolas Dautricourt dévoile un répertoire où règne un climat plus secret, plus intime où la virtuosité est secondaire. Le violon peut certes se montrer éblouissant, mais l'atmosphère générale est plus confidentielle, plus " chambriste " laissant la part belle aux couleurs et aux impressions.
Pour ce nouvel album, Jan Lisiecki a choisi de mettre en lumière les oeuvres orchestrales rarement enregistrées du répertoire de Frédéric Chopin. Le jeune pianiste polonais Jan Lisiecki est assurément l'un des meilleurs défenseurs du répertoire romantique de sa génération. Il s'épanouit tout particulièrement dans la musique de Chopin, lui dont la carrière internationale fut lancée par son enregistrement des deux concertos pour piano réalisé en 2010 avec le Sinfonia Varsovia et Howard Shelley à tout juste 14 ans.