"Les yeux dans les yeux", Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget, avait assuré ne pas avoir de comptes en Suisse... Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues, sont spécialistes de la classe dominante. À la faveur du procès Cahuzac, ils décrivent comment la classe au pouvoir, sans distinction de couleur politique, se mobilise pour défendre l'un des leurs et le système organisé de la fraude fiscale.
Pendant l'Occupation peu d'images ont autant choqué la population que la photographie du maréchal Pétain - le héros de la Première Guerre mondiale - serrant la main de Hitler le 20 octobre 1940. Pétain déclare alors au peuple français qu'il "s'engage dans la voie de la collaboration". Il termine par ces mots : "Telle est ma politique. Mes ministres sont responsables devant moi. C'est moi seul qui serai jugé par l'Histoire." Cinq ans plus tard, en juillet 1945, l'heure du jugement - mais pas encore de celui de l'Histoire - est venu. Pétain est traduit devant une Haute Cour spécialement créée pour répondre de sa conduite entre la signature de l'armistice avec l'Allemagne en juin 1940 et la libération de la France en août 1944. Dans cet ouvrage qui allie la finesse de l'analyse à l'art du romancier, les trois semaines du procès de Pétain, qu'analyse Julian Jackson au jour le jour, révèlent l'une des crises les plus dramatiques de l'histoire de France au XXe siècle - ce que le procureur principal Mornet a appelé "quatre années à effacer de notre histoire". Comme le dira François Mauriac en 1945 : "un procès comme celui-là n'est jamais clos... Pour ses admirateurs, pour ses adversaires, Pétain restera une figure tragique, éternellement errante, à mi-chemin de la trahison et du sacrifice". Jackson explore brillamment comment le souvenir de Pétain a hanté la conscience collective des Français jusqu'à nos jours.
Lise, 18 ans, vit dans un quartier résidentiel sans histoire et vient d'avoir son bac. Mais depuis deux ans, Lise porte un bracelet car elle est accusée d'avoir assassiné sa meilleure amie.
Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire l'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
Rosine Delsaux est une femme, une compagne, une amie, une mère parfaite. Pourtant, un jour, à l'heure du bain, elle noie ses deux filles. Tous s'interrogent : comment a-t-elle pu commettre ce geste irréparable ? Rosine, elle, ne donne aucune explication tangible à son acte, et elle ne cesse de répéter qu'elle est un monstre. Mais on ne tue pas ses enfants par hasard. C'est en tout cas ce dont Clélia, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux de Paris, est persuadée. Forte de cette conviction, elle va chercher ce qui dans la vie de Rosine a pu mener à ce crime.
En 1970, Joan Didion sillonne la Louisiane, le Mississippi et l'Alabama pour essayer de comprendre ce « Sud profond », enfermé dans ses certitudes, encore marqué par le système féodal des planteurs de coton.Six ans plus tard, elle se rend à San Francisco au procès de Patry Hearst, cette jeune héritière enlevée par un groupuscule révolutionnaire et touchée par le syndrome de Stockholm. Une occasion pour la Californienne Joan Didion de réfléchir à cette terre – la sienne – tournée depuis toujours vers l'avenir, ainsi qu'à l'histoire de sa famille.Deux voyages, et deux carnets de notes. Jamais publié jusqu'ici, ce double journal nous offre un témoignage inédit et passionnant de l'une des plus grandes intellectuelles des États-Unis. L'acuité du regard de Joan Didion fait mouche, et ses observations nous permettent de mieux comprendre l'Amérique de ces années-là. Un éclairage étonnant sur une époque que l'on croyait révolue et que l'on redécouvre plus actuelle que jamais.Direct, magistral et indélébile. Elle.Préface de Nathaniel Rich.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Malfoy.