Meryem est une jeune adolescente qui vit en Anatolie. Sa mère est morte en couches et elle est élevée par la famille de son oncle, une sorte de cheikh. Un jour, elle est retrouvée en sang, visiblement victime d'un viol. L'honneur de la famille est souillé et la jeune fille enfermée. La famille souhaite que son cousin Djamal la fasse disparaître pour nettoyer cette faute.
Le jeune poète turc Ka quitte son exil allemand pour se rendre à Kars, petite ville provinciale endormie de l'Anatolie. Pour le compte d'un journal d'Istanbul, il accepte d'enquêter sur le cas de plusieurs jeunes femmes portant le foulard qui se sont suicidées après avoir été soumises à des pressions. Il désire aussi retrouver Ipeck, ancienne camarade de faculté fraîchement divorcée.
A la fin des années 1990, chez les Kazanci, famille turque d'Istanbul, les femmes sont de grandes amoureuses, tandis que les hommes ne vivent pas vieux. Chez les Tchakhmakhchian, installés à San Francisco, Rose abandonne son époux et se remarie avec un Turc. Armanouch, sa fille, se rend à Istanbul et rencontre Asya, la plus jeune des Kazanci, la bâtarde. Peu à peu des secrets se révèlent.
Orhan Pamuk retrace sa vie intime dans une grande famille bourgeoise de la ville, laïque et progressiste. A travers le récit de la décomposition progressive de cette famille, qui va perdre à la fois son mode de vie traditionnel et son statut social, c'est la société stambouliote et la société turque des années 1950 et 1960 qu'il décrit, encore très proche de celle de l'Empire ottoman.
En ce début du XXe siècle, les pays balkaniques secouent le joug turc. La Grèce s'empare du sud de la Macédoine, la Yougoslavie fait main basse sur le nord, et l'Albanie occupe l'ouest. Les frontières de ces pays se joignent au milieu des terres de Zülfikâr...