26 résultat(s)
Diego arrive par un soir de février 1945 chez la femme de son ami Raymond pour lui annoncer la mort de ce dernier. Pourtant Raymond frappe à la porte : on a menti à Diego. Alors que les amis vont fêter ça dans un restaurant, un clochard arrête alors Diego dans la rue qui dit être le destin. Il annonce au jeune homme qu'il va rencontrer dans les heures à venir "la plus belle fille du monde"... Une dernière fois réunis au générique, Carné et Prévert signent un drame empreint d'un fantastique discret dans un noir et blanc éblouissant. Le jeune premier s'appelle Yves Montand et c'est la deuxième fois seulement qu'il apparaît à l'écran.
"Cinq femmes autour d'Utamaro" est une biographie du peintre et graveur Utamaro Kitagawa (1753-1806), peintre considéré comme un spécialiste du portrait féminin. Il entretient avec ses différents modèles des rapports ambigus, dans un tourbillon passionnel qui va bientôt le dépasser.
"Même un paysage tranquille ; même une prairie avec des vols de corbeaux, des moissons et des feux d'herbe ; même une route où passent des voitures, des paysans, des couples ; même un village pour vacances, avec une foire et un clocher, peuvent conduire tout simplement à un camp de concentration. Le Struthof, Oranienburg, Auschwitz, Neuengamme, Belsen, Ravensbrück, Dachau, Mauthausen furent des noms comme les autres sur des cartes et des guides..." C'est sur ces paroles que débute Nuit et brouillard. Le texte dit en voix off a été écrit il y a cinquante ans par Jean Cayrol, écrivain et ancien déporté, à qui Alain Resnais, lui-même sollicité par le producteur Anatole Dauman, demanda sa collaboration pour réaliser un film sur les camps de concentration nazis.
Chef-d'oeuvre à tous égards, Nuit et brouillard a été vu et revu par des générations de spectateurs à qui, savants ou ignorants, il a ouvert les yeux sur l'univers concentrationnaire. Car il reste, dans sa brièveté et sa sobriété extrêmes, l'un des films les plus justes et les plus implacables jamais réalisés sur les camps. Jean Cayrol écrivait aussi dans les Lettres françaises : "D'une expérience insaisissable, intransmissible, déraisonnable, nous avons choisi les images majeures qui permettraient, dans la mesure des moyens d'un court métrage, de faire participer à cette énorme tuerie les vivants d'aujourd'hui, ceux aussi qui n'ont jamais essayé (ou n'ont pas eu l'âge) de comprendre jusqu'où pouvaient aller certains hommes qui ont la haine de la liberté et le mépris d'autrui."