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En 1967, James Brown sort "Cold Sweat", un titre que la plupart des historiens de la musique noire reconnaissent comme l'acte de naissance du funk. Il révolutionne la soul en basant sa musique sur le rythme, et son groove sur le premier temps de la mesure, le fameux "One", inaugurant un nouveau style plus dansant. Au-delà de la soul, le funk puise dans tous les styles dominants et influencera lui aussi ceux à venir tels que le hip-hop ou la house. Nombreux sont les musiciens qui participent à son essor – Sly Stone, Funkadelic, Kool & The Gang, Stevie Wonder –, à son anoblissement – Miles Davis, Herbie Hancock –, à sa complexification – George Clinton, Cameo – et à sa domination des charts – Michael Jackson, Prince. Cette anthologie explore l'univers protéiforme du funk et dessine une histoire qui s'écrit encore avec Bruno Mars, Justin Timberlake ou Daft Punk.

Strut nous présente "African rhythms 1970-1982", une superbe compilation en versions 2CD et 3LP de Oneness Of Juju, dirigée par son leader emblématique Plunky J. Branch. Les premiers travaux du groupe datent de 1970 avec le jazzman sud-africain exilé Ndikho Xaba à San Francisco, la compilation couvre le voyage du groupe sur la scène loft jazz de New York, formant Juju et libérant deux albums emblématiques de jazz percussif percutant sur Strata- Est. "Je me voyais comme un guerrier culturel", explique Plunky. "Nous avons étudié l'Afrique et essayé d'insuffler à notre musique un esprit africain". "African rhythms 1970-1982" reprend une compilation sortie sur Strut en 2001. En conservant l'influence africaine mais en fusionnant sa musique avec le funk et le R'n'B, c'est album est considéré comme un véritable classique du genre. L'album a récemment été remasterisé par Frank Merritt à The Carvery. Les deux formats présentent un livret de 4 pages au format 12" contenant des photos rares et une interview complète avec Plunky Branch dans les notes de Chris Menist.

Sombre et pourtant lumineux, Arcadia reste fidèle à l'esprit de la soul : l'espoir dans la mélancolie même quand la fêlure est sensible, l'assurance que du chaos sortira le meilleur. Fidèle aussi aux principes fondateurs du groupe depuis toujours, le socle sur lequel il s'est construit sur disques comme sur scène : faire lever le public, allumer en lui cette furieuse envie de danser. Etre des Buttshakers. Oubliant les automatismes de compositions qui sont les leurs depuis une décennie, ils ont fait d'Arcadia leur album le plus abouti en termes de compositions et d'écriture, chaque membre du groupe ayant eu la possibilité de faire valoir ses idées.

Bienvenue à STR4TASFEAR, le deuxième album de STR4TA, le projet brit-funk de Gilles Peterson et Jean-Paul “Bluey” Maunick. Une collection de chansons, de mélodies, de grooves et de sons qui s'intègrent parfaitement dans le tout nouveau monde de la musique dont il fait partie. Gilles et Bluey sont deux hommes qui ont émergé dans le monde du Brit funk. Ils ont tous deux fait partie de ce chapitre vraiment passionnant de l'histoire de la musique locale ; qui se manifeste ici dans un somptueux mélange de lignes de basse sinueuses, de mélodies synthétiques spatiales, de rythmes endiablés et de voix éthérées et vaporeuses. Pour ce nouvel album, ils ont invité quelques amis à se joindre à la fête. Le parrain néo-soul aux multiples talents Omar, et la célèbre chanteuse Valérie Etienne, représentent tous deux le premier rebondissement du Brit funk. Le polymathe musical Emma-Jean Thackray, le duo de Brighton Anushka et le trompettiste/chanteur floridien Theo Croker. STR4TASFEAR est la fenêtre grande ouverte de Gilles et Bluey sur un monde merveilleux et intemporel.

Entamant la sortie de leur dixième album studio, le groupe de 8 musiciens Soul Stone Foundation, basé dans les Midlands, poursuit sa riche veine de forme. Leurs trois derniers albums figuraient tous dans le Top 40. Tout au long de leurs près de 25 ans d’existence, le groupe a toujours été connu pour son esprit de collaboration et son approche inclusive. ‘Outside Looking In’ est fidèle à cela. Enregistré (comme toujours) au Black Barn Studio de Paul Weller, et mettant en vedette l'homme lui-même avec quelques chœurs et contributions instrumentales, l'album comprend également une voix principale invitée de la légendaire diva disco Melba Moore. L’album comprend également Sulene Fleming, Laville, Sheree Dubois et Graziella Affinita; Alors que Stone Foundation apporte toujours une nouvelle approche à chaque disque, et un point de contraste avec ce qui a précédé, certaines choses n'ont tout simplement pas besoin d'être modifiées.

Israélienne originaire d'Éthiopie, Ester Rada appartient à la génération transculturelle ouverte et décomplexée d'aujourd'hui, qui écoute autant le rhythm'n'blues historique que les grooves ancestraux et la pop de qualité. Autant d'influences qui se retrouvent dans ses morceaux énergiques, ciselés dans la fulgurance funk et l'élégance d'une black music éternelle. Avec Ester Rada, la soul du nouveau millénaire est née.

Le nouveau coup de maître du génial trublion du Funk Le célèbre bassiste, chanteur, compositeur, Bootsy Collins publie enfin, son nouvel album, enregistré en collaboration avec une pléiade de grands noms (Ice Cube, Snoop Dogg, Samuel L Jackson, Sheila E, Dr Cornel West.), ce nouveau chapitre de l'histoire du Maître du Funk made in America (son dernier véritable effort studio date tout de même de 2002) a déjà des allures d'évènement.

Le créateur du "blufunk" livre un album toujours basé sur une fusion de musiques nigériannes, de blues, de funk et de pop.

Africain, funk, sarcastique, envoûté, écolo, extatique : les adjectifs se percutent pour décrire Vaudou Game. Tous sont vrais. Contraints au confinement, comme une bonne partie de la planète, Peter Solo et son Vaudou Game n'ont eu d'autre choix que de se retrancher en studio, des retrouvailles pour à nouveau invoquer les divinités et leurs forces spirituelles. Sur ce quatrième album, avec un line-up entièrement revisité, Peter Solo se sépare pour la première fois de sa garde cuivrée, laissant saxophone, trompette et trombone hors des murs pour convier un arsenal de claviers à définir avec lui ce nouveau son vaudou. Un son, comme à l'habitude, construit sur du matériel vintage et strictement analogique.

Chaque chanson du troisième album de Ghost Funk Orchestra, A New Kind of Love, résonne comme la bande-son d'une scène d'un film imaginaire. Cette musique pourrait être la musique d'un drame romantique, d'un thriller d'action ou d'une version moderne d'un film noir classique. Les voix dépouillées et en cascade accentuent les luxuriantes orchestrations instrumentales composées, interprétées, arrangées et produites par le multi-instrumentiste Seth Applebaum. Évoquant le groove d'une époque qui a précédé son arrivée sur terre, Seth s'inspire des dispositifs sonores de l'exotica du milieu du siècle dernier et du style d'arrangement succinct mais dense de la pop des hit-parades des années 60 et du début des années 70. Il mêle les impressions de cette époque révolue à l'expression de ses expériences réelles en tant que jeune cinéaste arrivant à maturité au XXIe siècle, citant des influences telles que Sharon Jones & The Dap Kings et Antibalas. Dans la tradition des producteurs tels que David Axelrod et les frères Mizell, il est facile de l’imaginer comme un "docteur fou", enfermé dans un studio, canalisant cette représentation musicale de son monde intérieur dans les 12 compositions qui composent A New Kind of Love. Son écriture étire sa psyché pour explorer un terrain sur lequel il capture les notes émotionnelles de l'amour qui se porte bien et de l'amour qui tourne mal. Si le studio est manifestement un merveilleux lieu d'expérimentation et de créativité pour lui, il n'en est pas moins un homme de groupe (il a été le leader du groupe punk The Mad Doctors). Seth Applebaum apporte sa touche dreamy au Ghost Funk Orchestra, un groupe de 10 musiciens, et leur permet de donner vie à cet ensemble sophistiqué qui annonce le début d'une nouvelle ère pour le groupe. C’est un album qui résistera assurément à l'épreuve du temps. Pour les fans de Temples, Allah-Las, Unknown Mortal Orchestra, Khruangbin, David Axelrod.

La formation soul/jazz/funk californienne Sure Fire Soul Ensemble est sur une bonne lancée depuis la sortie de son troisième album, Build Bridges, qui a débuté à la première place des charts Billboard US dans la catégorie jazz contemporain. Leur quatrième album, Step Down, est le reflet direct de l'époque difficile dans laquelle il a été écrit et enregistré. Covid-19, deux procès de destitution présidentielle, le meurtre de George Floyd et l'agitation sociale qui en a résulté, une tentative séditieuse de subversion du processus démocratique au Capitole... Avec des titres tels que "Step Down", "The Other Side", "Time To Rebuild", "Omnificent", "Love Age" et "In Common", SFSE utilise sa musique pour brosser un tableau des malheurs de la société, mais aussi pour pointer vers les solutions et un monde meilleur. De la soul cinématographique intense, du jazz-funk spirituel, de l'afro-funk enjoué et des morceaux de groove rare profondément introspectifs parsèment ce dix-titres. SFSE est profondément défini par la somme de ses influences, mais a toujours l'oeil rivé sur l'horizon. Un album qui gagne les coeurs immédiatement, mais qui se laisse redécouvrir au fil des réécoutes. Sure Fire Soul Ensemble fait une véritable déclaration ici, et le label Colemine est très fier de présenter Step Down au monde.