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Marguerite Duras compose une pièce sur la mémoire qui est aussi une ode aux comédiennes de théâtre. L'auteur a créé elle-même sa pièce au Théâtre du Rond-Point en 1983, avec Madeleine Renaud et Bulle Ogier. Elle publiera un an après "L'amant" qui obtiendra le Prix Goncourt et la fera connaître au monde entier. Dans cette œuvre, nous sommes spectateurs du mystère qui entoure les souvenirs, la vieillesse, l'amour et la disparition. Une jeune femme aide sa grand-mère, grande artiste de théâtre dont la mémoire vacille, à se souvenir des belles choses de sa vie et du drame aussi qui les relie à jamais. Le ressac des mots, proche de celui de la mer (le personnage principal de la pièce), raconte la lutte contre l'amnésie, la souffrance de l'absence, la brûlure de l'amour. Le texte ciselé, étincelant, musical, livre une poésie de la clarté, de la simplicité, du goût essentiel des choses de la vie. Une force active aussi nécessaire que l'amour.

A l'image de son décor circulaire, Ma chambre froide est un spectacle à multiples entrées. L'intrigue se concentre sur le destin d'une jeune femme énigmatique, Estelle qui parmi ses collègues employés de supermarché, paraît habitée par un rêve informulé. Lorsque leur patron malade leur lègue ses entreprises, Estelle y voit la possibilité de vivre ce rêve. Tous devront alors s'engager à rendre hommage à ce patron qu'ils détestent en créant chaque année une pièce de théâtre à sa mémoire.

Le soir du nouvel an, trois hommes sont retenus dans la salle de garde à vue d'un commissariat. Le premier parce qu'il a fait un excès de vitesse, le deuxième parce qu'il a trop bu, et le troisième parce qu'il a fumé dans un lieu public. Tandis qu'ils sont incarcérés, ils reçoivent la visite d'une avocate commis d'office : Madeleine, flamboyante de justesse, de beauté et d'empathie. Face à elle, nos trois protagonistes, épris de liberté et vaillants défenseurs du libre arbitre, vont devoir remettre en cause leurs modes de vie.