23 résultat(s)
Comment une ferme perdue dans la campagne galloise est devenue l’un des plus grands studios d’enregistrement britannique et a contribué à écrire la légende du rock.
L’incroyable aventure débute en 1961, au pays de Galles, lorsque Charles et Kingsley Ward, deux frères fermiers épris de rock, conçoivent dans le grenier de la maison de leurs parents un studio d’enregistrement pour réaliser leurs maquettes. Le bouche-à-oreille aidant, des groupes locaux louent bientôt leurs services moyennant une poignée de livres. En 1965, micros et tables de mixage déménagent dans une dépendance, le matériel s’étoffe et la ferme de Rockfield, spécialisée dans l’élevage porcin et bovin, devient le premier studio d’enregistrement indépendant hors de Londres, puis le premier au monde où des rockers venus de toute la Grande-Bretagne trouvent aussi le gîte et le couvert. Depuis plus d’un demi-siècle, les célébrités en devenir ou déjà confirmées y affluent : Black Sabbath, Queen, Robert Plant, Iggy Pop, The Charlatans, Simple Minds, Oasis, The Stone Roses, Coldplay…
De Queen à Oasis
Kingsley Ward et sa femme, Ann, aujourd’hui octogénaires, ainsi que leur fille, Lisa, qui a pris la relève, racontent le conte de fées fort en décibels du studio Rockfield. À travers des films amateurs tournés pendant les sessions et des témoignages rares − Ozzy Osbourne de Black Sabbath, Robert Plant de Led Zeppelin, Jim Kerr des Simple Minds, Liam Gallagher d’Oasis ou encore Chris Martin de Coldplay −, le documentaire retrace cette extraordinaire épopée rurale et musicale. Tous ceux l’ayant partagée évoquent la magie des lieux où furent créées et enregistrées des chansons qui ont marqué l’histoire du rock, de "Bohemian Rhapsody" de Queen à "Wonderwall" d’Oasis. Une face méconnue des plus grands albums.
En modernisant le voyage dans le temps, cette trilogie culte a su résister à ses outrages. Les raisons du succès d’une saga à l’exubérance eighties.
C’est un des scénarios les plus refusés de Hollywood : plus de quarante fois ! Aucun producteur ne croyait à ce projet de Robert Zemeckis et Bob Gale, un tandem inventif surnommé "les deux Bob". Pas rancunier, Steven Spielberg, qui leur doit pourtant trois flops, impose le film auprès des studios Universal, Gale signant le script et Zemeckis assurant la réalisation. Le réalisateur des Dents de la mer ne le regrettera pas. En 1985, Retour vers le futur pulvérise le box-office et devient un succès planétaire, conforté par deux suites en 1989 et 1990. Décennie après décennie, la popularité de cette trilogie ne faiblit pas. Pourquoi cette longévité alors que tant de blockbusters sombrent dans l’oubli ? Il est vrai que Retour vers le futur a lifté le genre poussiéreux du voyage dans le temps, grâce à une panoplie aujourd’hui vénérée pour son kitsch eighties : walkman, skate ou voiture de sport trafiquée (la célèbre DeLorean qui slalome du passé au futur). Mixant comédie et science-fiction, le premier volet brasse des thèmes universels comme le rêve américain ou les relations familiales, et se donne pour cadre une banlieue ordinaire, ce qui le rend très accessible. Remplaçant au pied levé l’infortuné Eric Stoltz, pas assez drôle selon les producteurs, Michael J. Fox prête sa bouille clownesque à l’adolescent Marty McFly, propulsé par hasard en 1955. En modifiant le passé, cet antihéros attachant va s’efforcer d’améliorer le présent, à commencer par ses désastreux parents.
De bonnes intuitions
Cette trilogie à double face épingle en passant racisme, sexisme, brimades entre lycéens et capitalisme carnassier. La saga, qui, dans son deuxième épisode, fait un bond en 2015, a eu plusieurs bonnes intuitions, en prédisant l’avènement d’un maire noir ou l’irrésistible ascension du brutal Biff, personnage proche d’un certain Donald Trump. En revanche l’"hoverboard", skate volant auquel de nombreux spectateurs ont cru au point de vouloir l’acheter, se fait attendre ! Rythme enlevé, effets spéciaux convaincants, candide esprit d’aventure, répliques cultes et casting inspiré achèvent de faire de l’œuvre un classique adulé. Retrouvant la plupart des acteurs et membres des tournages, notamment le scénariste Bob Gale et le rockeur Huey Lewis, heureux créateur du tube de la B.O. "The Power of Love", compilant extraits et archives, ce documentaire retrace l'aventure de cette exubérante saga, qui, à force de zigzags entre passé, présent et futur, s'est inscrite au patrimoine mondial de la pop culture.
Des croisades fondamentalistes des années 1950 au metal chrétien, soixante ans d'une bataille sans merci entre rock et religion.
Dès sa naissance, le rock bouscule la morale chrétienne. Ses origines afro-américaines et son rythme endiablé hérissent les dévots. Dans le sud des États-Unis, des fondamentalistes partent en croisade, mais les autodafés, les interdits et, plus tard, les stickers "parental advisory" n'empêchent pas le rock d'attirer de plus en plus de fidèles. Ceux-ci préfèrent, de loin, ses grand-messes festives à celles des églises. Moment de communion mystique, le concert rock emprunte ses codes à la religion. Après leur mort, des fans éplorés ont même élevé des autels à Elvis Presley et à Lemmy de Motörhead.
Le diable fait vendre
Parallèlement, des musiciens décident, puisqu'on les accuse de collusion avec Satan, de pactiser avec lui. Cela donnera le black metal. Ce sous-genre du heavy metal se fait connaître dans les années 1990 grâce à une scène norvégienne dangereusement radicale (meurtres, incendies d'églises), avant de se convertir joyeusement au marketing. La panoplie diabolique s'avère en effet rentable. Mais aujourd'hui, la religion chrétienne a entamé un vaste mouvement de récupération des styles musicaux, metal compris. Il n'est pas rare de voir de jeunes chevelus tout de noir vêtus scander d'une voix éraillée un pieux "Béni soit Ton Nom." Des processions de fans d'Elvis à une improbable église metal, ce documentaire aux réjouissantes archives, où rôdent des spécialistes hauts en couleur et des mauvais garçons repentis (tel Pierre Favre, ex-membre des Garçons Bouchers devenu bénévole au Secours catholique), retrace avec l'humour sardonique requis le tonitruant combat entre religion et rock, deux forces qui ont fini par s'annuler l'une l'autre.
Prix Sacem du meilleur documentaire musical de création, Lussas 2018