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Quarante ans après la fin de la dictature franquiste, toutes les sphères de la société catalane se mobilisent pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination interdit par l’Espagne. Alors qu’ils s’engagent ouvertement dans la désobéissance, les Catalans font face à une répression grandissante, avec le sourire. À leurs côtés, Alexandre Chartrand livre son témoignage et son point de vue sur cette page de l’histoire catalane, espagnole et européenne.
La révolution de 1917 décryptée à travers le regard de l'écrivain progressiste sur le leader bolchevik. Un documentaire d'une époustouflante richesse narrative signé Stan Neumann.
Ils étaient amis, la révolution les a séparés. Entre Vladimir Ilitch Lénine et Maxime Gorki, octobre 1917 a tracé de profondes lignes de désaccord, le second n'hésitant pas à critiquer ouvertement le premier. Principal artisan de la prise du pouvoir par la minorité bolchevik, Lénine prône l'abolition du capitalisme et l'écrasement de la bourgeoisie par tous les moyens. Écrivain déjà mondialement connu, Gorki rêve d’une révolution à visage humain, ouvrant la voie à une société libre et généreuse. Tandis que les féroces luttes intestines et les tueries déchirent les différents courants politiques qui ont contribué à renverser le régime tsariste, l'auteur de La mère et des Barbares, grand témoin de son époque, apparaît aussi comme la conscience troublée du leader tribun Lénine.
Chaos foisonnant
Par le prisme de Gorki (incarné par Denis Lavant, qui lit également les textes de l'écrivain), sympathisant distancié analysant les faits à l'aune d'une "âme russe" qu'il n'a cessé d'explorer, Stan Neumann réussit un tour de force narratif qui apparente son film à une fresque littéraire. Cette époque clé de l'histoire mondiale est restituée dans son foisonnement, parfois proche du chaos, grâce à une richesse iconographique et une multiplicité de registres qui renouvellent le regard historique. Séquences d'animation, extraits de films, photos d'époque, affiches, séquences filmées aujourd'hui et courtes scènes de fiction se mêlent pour mieux restituer cette extraordinaire éruption de violence, de théorie politique et d'espoirs. Passionnant.
La traversée d'une décennie prodigieuse qui vit de jeunes pionniers nommés Kolechov, Vertov ou Eisenstein réinventer le cinéma à la faveur de la révolution.
La scène, tournée par un jeune cinéaste de 27 ans pour commémorer le vingtième anniversaire de la révolution de 1905, est familière même à ceux qui n'ont pas vu Le cuirassé Potemkine : en lançant un landau dans les escaliers du port d'Odessa sous les tirs de la garde impériale, Sergueï M. Eisenstein entre par la grande porte au panthéon du septième art et devient, pour un temps, l'un des artistes officiels les plus en vue de la jeune Union soviétique. Mais si "l'effet Kolechov", ou le "ciné-vérité" documentaire du franc-tireur Dziga Vertov sont également restés dans les annales cinéphiles, le prodigieux foisonnement qui présida à leur éclosion, au lendemain de la révolution, est moins connu.
Un drame expressionniste de et avec Vladimir Maïakovski (La demoiselle et le voyou, 1918), un étonnant western urbain tourné par le jeune Koulechov (Les aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks, 1924), la curiosité SF constructiviste Aelita (1924), par son aîné Protazanov, l'insolent Trois dans un sous-sol (1927) d'Abram Room, l'exquise comédie de Boris Barnet La jeune fille au carton à chapeau (1927)… : à l’improbable croisement entre codes venus d'Hollywood et réalité quotidienne de l’URSS, les réalisateurs multiplient les films avec peu de moyens mais avec une stupéfiante liberté, s'emparant passionnément de cet art neuf pour refléter un monde en train de naître. En 1929, alors que s'ouvre une nouvelle ère grâce à la technique du parlant, le pouvoir stalinien charge le commissaire Boris Choumiatski de mettre au pas les cinéastes.
Modernité et liberté
Contée par Ada Voitsik, une jeune actrice née avec le siècle, qui a interprété son premier grand rôle en 1927, cette traversée du jeune cinéma soviétique, muet pour l'essentiel, repose d'abord sur les éblouissantes images tournées alors. Emmanuel Hamon les accompagne d'un commentaire spirituel et fluide, qui mêle les réflexions fictives d'Ada et les témoignages laissés par Maïakovski, Koulechov ou Vertov. Que l'on connaisse ou pas les œuvres qu'il fait ainsi revivre, leur effet de surprise reste intact : la modernité, la liberté et la créativité de cette "utopie des images", portée par la foi et le talent d'une génération, disent avec force la réalité du monde et de l’histoire, retraçant de façon poignante toutes les étapes d'une révolution confisquée.
Si le numérique fait de chaque citoyen un client captif, certains défendent le logiciel libre comme éthique philosophique. État des lieux de la liberté informatique aux quatre coins du monde.
Depuis la généralisation d’Internet dans tous les domaines de la société, la problématique des logiciels propriétaires, opposés aux logiciels libres, est devenue cruciale, quoiqu’encore ignorée par la grande majorité des utilisateurs. Par définition, le logiciel libre peut être exploité, amélioré et distribué par tous. Or, la plupart des logiciels auxquels nous recourons quotidiennement sont dit "propriétaires" : leur code source appartient à de grandes entreprises, qui en tirent des bénéfices conséquents. Les résistants de l’open source y voient ainsi un enjeu philosophique autant qu'un choix de société : les nouvelles technologies devraient être contrôlées par leurs utilisateurs, plutôt que de limiter leur liberté à leur trouver des alternatives.
Solutions concrètes
En adoptant un point de vue résolument optimiste, Internet ou la révolution du partage montre comment le logiciel libre peut apporter des solutions concrètes dans une multitude de domaines : l’accès aux soins, l’agriculture, la diffusion de la connaissance ou une meilleure répartition de la richesse créée. Un éclairage fascinant sur la bataille que se livrent, aux quatre coins du monde, les multinationales, défenseurs d'un système capitaliste, et les partisans de l’open source, qui militent pour la société du partage.
Aux États-Unis, en Europe et en Chine, un voyage inspirant auprès d’ingénieurs déterminés à décarboner l’aviation grâce à des appareils électriques dernier cri.
Responsable du réchauffement climatique à hauteur de 3,5 %, l’aéronautique, secteur en croissance avant la pandémie, tente de se décarboner, et, dans le même temps, d’abaisser les coûts d’exploitation des vols pour les rendre encore plus accessibles. Avions fonctionnant à l’énergie solaire ou à l’hydrogène, drones transportant des passagers, engins volants hybrides… Dans le monde, quelque 200 start-up innovent dans le domaine du transport aérien électrique, avec des obstacles majeurs à surmonter, liés notamment à l’autonomie de la batterie, la vitesse de l’appareil, la charge transportable ou encore le stockage du carburant. Si certains ingénieurs prédisent l’arrivée des premiers avions électriques sur le marché d’ici une dizaine d’années, de nombreux défis restent à relever.
Innovations
Aux États-Unis, en Europe ou en Chine, ce documentaire scrute les innovations du secteur et part à la rencontre d’ingénieurs enthousiastes aux prototypes parfois très aboutis, à l’image de Solar Impulse 2 – à bord duquel Bertrand Piccard a été le premier à boucler, en 2015, un tour du monde grâce à l’énergie solaire. Il suit également une équipe de la Nasa chargée d’inventer le contrôle aérien du futur, en imaginant des escadrons d’appareils sans pilote volant au-dessus des villes.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, des pédagogues d’un nouveau genre forment le projet révolutionnaire de changer le monde en faisant évoluer l’école. Dans une Europe traumatisée par la Première Guerre mondiale, des pédagogues désignent le coupable : l’école, qui a fabriqué de "braves soldats". Il convient désormais de construire la paix et d’élaborer une éducation nouvelle pour une génération d’enfants qui, espère-t-on, ne fera plus jamais la guerre. Comment les éduquer sans surveiller et punir ? Comment les aider à s’émanciper ? Rendre l’enfant heureux, c’est faire de lui un adulte meilleur, estiment ceux qui se lancent dans l’aventure. Ils se nomment Rudolf Steiner, Maria Montessori, Célestin Freinet, Alexander S. Neill, Ovide Decroly, Paul Geheeb ou Janusz Korczak, chacun d’eux inventant des méthodes d’éducation. Un pédagogue suisse, Adolphe Ferrière, les réunit au sein de la Ligue internationale de l’éducation nouvelle.
Essor et déclin
En Europe, les écoles nouvelles mettent au cœur de leurs préoccupations l’autonomie, l’éducation mixte, l’apprentissage par les sens, le contact avec la nature et le sport, qui se pratique souvent nu, notamment en Allemagne où le naturisme est en vogue. Mais les conceptions s’affrontent. Faut-il une éducation pour l’élite ou pour le plus grand nombre ? Faut-il laisser toute liberté à l’enfant ou introduire la discipline ? L’élève échappe-t-il à tout programme, fut-il émancipatoire ? Le rêve de l’école nouvelle s’effondre avec la montée des idéologies totalitaires dans les années 1930. À partir d’archives rares, le film raconte l’histoire d’un combat pour le progrès humain, qui s’est construit puis brisé sur les idéologies du XXe siècle, mais dont l'héritage perdure.
Cours de danse swing pour jeunes amateurs, esthétique "vintage" des intérieurs ou mode du burlesque dans les cabarets… : depuis le succès de la série Mad Men, lancée en 2007 aux États-Unis, une déferlante rétro s’est abattue sur l’Occident. Du cinéma (The Artist) à la mode (Marc Jacobs, Gucci), notre époque s'est teintée d'un filtre suranné. Pour certains jeunes urbains, le rétro est avant tout un mode de vie. Ce n'est plus seulement l'allure des Années folles ou des Trente Glorieuses qui relève du must ; les modes de relations sociales ou amoureuses alors en vigueur sont eux aussi érigés en modèle. L'élégance, la courtoisie et un certain goût de la décadence marquent désormais les comportements de ces "néorétros". Quels sont les signes distinctifs de cette "rétrolution" ? Quelles valeurs transmet-elle ? Que dit-elle de notre temps ?
Mieux vivre le présent
Le documentaire part à la rencontre des figures marquantes de ce mouvement comme Dita von Teese à Los Angeles, Lady Flo à Anvers, Dandy Wellington à New York ou encore Paulo Brotherswing à Paris, pour découvrir, à l'heure du tout-connecté, à quoi ressemble une vie placée sous le signe du passé. Les réalisateurs donnent également la parole à des auteurs spécialistes du sujet tels Simon Reynolds (Retromania) ou Nathalie Azoulai (Mad Men, un art de vivre). Servi par une réalisation soignée et un rythme pop, le film apporte un éclairage joyeux sur un phénomène qui permet à certains de mieux vivre le présent.