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Récit subversif, Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et ses aphorismes ravageurs scandalisèrent l’Angleterre victorienne. Anatomie brillante d’une œuvre sans rides, reflet lucide de son auteur.
Plus d’un siècle après sa publication en 1890, Le portrait de Dorian Gray, conte fantastique doublé d’une œuvre subversive et prémonitoire, qui scandalisa l'Angleterre victorienne terrifiée par la modernité, n’a rien perdu de son acuité, à l’heure du culte de l'image et de l'obsession de l'éternelle jeunesse. Offrant à l’esthète Oscar Wilde une notoriété sulfureuse, savamment mise en scène par lui-même, ce roman à clefs sur la beauté et le désir revisite avec brio le pacte faustien. Célébrant l’hédonisme et l’assouvissement des pulsions à l’aube de la psychanalyse, le livre fustige dans le même mouvement l’hypocrisie des apparences. Mais l’époque conservatrice ne pardonnera pas son audace à l’écrivain, taxé d’immoralité et soupçonné d’homosexualité, quand lui présume de ses capacités à tout orchestrer. Jugé pour s’être affiché avec le jeune lord Alfred Douglas et condamné en 1895 – le roman sera utilisé comme pièce à conviction – à deux ans de travaux forcés, Oscar Wilde meurt seul à Paris en 1900 dans une chambre d’hôtel, avant que Le portrait de Dorian Gray n’accède à l’immortalité, revendiqué haut et fort par les Swinging Sixties, à commencer par David Bowie.
Ironie mordante
Porté par une bande-son rock et mêlant habilement archives et compositions numériques, le documentaire pénètre au cœur de ce roman visionnaire, reflet de l'auteur qui y insuffla son âme et son esprit au travers d'aphorismes provocateurs à l’ironie mordante. Au fil d’analyses critiques, d’éclairages passionnés d’écrivains, dont la très éprise Amélie Nothomb, ou du témoignage de Merlin Holland, son petit-fils, le film retrace le destin brillant et tragique d'Oscar Wilde, qui avait anticipé sa déchéance à travers celle de son héros, et montre combien son œuvre, entre légèreté et profondeur, résonne de fulgurante justesse.