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Un mouvement social qui a mis sous pression le maître d’oeuvre, pressé de livrer l’équipement, la Ville de Paris (si fière d’organiser des Jeux "exemplaires") et le gouvernement français qui prône la fermeté en matière d’immigration.
Paris se prépare en effet à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques. La candidature française a été retenue sur la foi de cette promesse d’exemplarité. Mais sur les nombreux chantiers opérés par les géants du BTP, la réalité est toute autre : pour tenir des calendriers serrés, les entreprises délèguent à des sous-traitants l’embauche de milliers d’ouvriers. Une manière de fermer les yeux sur le fait que nombre d’entre eux, sans-papiers, travaillent dans des conditions dangereuses.
Abdalah-Azis, peintre en bâtiment, est l’un d’entre eux. Comme ses collègues sans-papiers affectés à la construction de l’Arena à La Chapelle, il s’est mis en grève pour contraindre son employeur à le régulariser en misant sur la pression qui monte à l’approche des JO. Après cinq ans de travail éprouvant pour un sous-traitant qui l’a successivement embauché sous trois identités différentes, Abdalah-Azis espère se voir bientôt attribuer un titre de séjour pour pouvoir enfin se rendre au Mali chez sa mère, qui vit seule depuis le décès de son époux.
Les grévistes sont prêts à tout risquer pour faire valoir leurs droits. Leur projet, mûri en secret dans le bureau d’Étienne – un syndicaliste de la première heure –, se réalise le 17 octobre dernier : dès l’aube, les ouvriers affluent sur le chantier du stade et enfoncent les barrières de sécurité pour occuper le site. C’est le début d’un bras de fer qui va durer des mois, opposant les travailleurs sans-papiers au maître d’œuvre et à la Ville de Paris.
Jordan Bardella, 28 ans, le jeune leader tête de liste du Rassemblement National, grand favori des sondages, est la nouvelle star que les jeunes s’arrachent pour un selfie partout où il passe.
En trente ans, le “parti à la flamme” de Jean-Marie Le Pen, puis de sa fille, Marine Le Pen, essentiellement appuyé sur un électorat populaire et rural, est devenu le premier parti politique des jeunes. Comment le Rassemblement national a-t-il opéré sa mue ? Comment a-t-il réussi à les fédérer ?
Ils seraient plus de 10 millions de moins de 20 ans à vivre dans des zones rurales ou dans des petites villes. Une partie de la France qui se dit incomprise, qui se sent oubliée. À elle seule, la jeunesse représente un immense bassin électoral… C’est cette France périphérique et rurale que le RN a visé tout d’abord en renforçant, année après année, son maillage territorial par la fondation d’un mouvement dédié, lancé dans une boîte de nuit parisienne, le Rassemblement national de la jeunesse (RNJ). À grand renfort de communication, ce mouvement est parvenu rapidement à s’identifier à eux, à parler leur langage, à répondre à leurs préoccupations et inquiétudes, et à s’imposer dans les médias qu’ils plébiscitent. “Jordan 9 juin Bardella” est l’incarnation la plus aboutie de cette stratégie. C’est précisément lors de l’élection de Jordan Bardella à la tête du parti que le RN a comptabilisé le plus d’adhésion de jeunes. Un engouement inédit.
Ce reportage donne la parole aux habitants de la région de Saint-Étienne. Tom, un agriculteur de 21 ans, Juliette, maman solo de 28 ans, Cassandra, lycéenne de 17 ans et Adrien, intérimaire de 24 ans. Tous ont décidé de franchir la porte du RNJ 42, d’adhérer au parti, et surtout, de s’impliquer à leur manière auprès de Jordan Bardella, qui a dépassé le million d'abonnés sur TikTok, le réseau social phare des 18-24 ans.
Trois femmes rwandaises, victimes de viol de soldats français pendant le génocide en 1994, brisent le silence.
L'horreur, au-delà de l'imaginable. Elles s'appellent Prisca, Marie-Jeanne, Concessa... Tutsi, elles racontent, face caméra, leur quotidien dans les camps de réfugiés de Murambi et Nyarushishi. "Ils nous appelaient : 'Tutsi ! Tutsi !' Ils te sortaient de la tente et faisaient de toi ce qu'ils voulaient." "Ils", ce sont les soldats français de l'opération Turquoise, ceux-là mêmes qui, sous mandat de l'ONU, devaient les protéger, mais "réalisaient tous leurs fantasmes" à la nuit tombée. Toutes décrivent le même rituel : l'enlèvement dans leur tente, les viols en réunion, les photos prises par les militaires, encore et encore. "On pensait naïvement que le Blanc était un sauveur, qu'il apporterait la paix", soupire l'une de ces femmes. Si elles ont déjà brisé le silence en 2009 et 2012, allant jusqu'à Paris pour déposer plainte devant la justice française, l'instruction reste aujourd’hui au point mort.
Poids du silence
Jamais encore leur parole n'avait été entendue. Coréalisé par l'auteur et musicien franco-rwandais Gaël Faye et le réalisateur Michael Sztanke ("Rwanda, chronique d'un génocide annoncé"), ce film la recueille pour la première fois avec pudeur. Il s'intéresse aussi à ce que ces femmes ont subi durant le génocide et à leur vie d'après. Ensemble, elles retournent sur les lieux de l'horreur. Distillés avec délicatesse, les textes poétiques de Gaël Faye donnent un émouvant écho à leurs témoignages. D’une grande sobriété, ce film, qui traite aussi de la transmission, de l'indicible et du poids du silence, est porteur d'une forte charge émotionnelle. Comme l’énonce l'écrivain Boubacar Boris Diop dès les premières secondes : "Ce qui s'est passé au Rwanda est, que cela vous plaise ou non, un moment de l'histoire de France".
🏴☠️ La dernière nuit d’Anne Bonny
Dans une rue de la Nouvelle Orléans, vers 1780, une femme rencontre la Mort qui lui annonce qu’elle n’a plus qu’une nuit à vivre. Cette femme, c’est Anne Bonny. Aujourd’hui, c’est une vieille maquerelle qui gère d’une main de fer un bordel très couru, mais dans sa jeunesse, elle a été pirate. Elle convoque sa fille préférée, Apolline : elle veut lui léguer son entreprise et surtout lui dicter ses mémoires. Car les récits qui ont été faits de sa vie ne lui conviennent pas du tout — notamment celui d’un certain Capitaine Johnson qui la décrit dans son Histoire générale des pirates comme une femme sans vertu ni grandeur. Avant de tirer sa révérence, Anne aimerait bien donner sa version des faits. Alors, elle raconte : comment, née pauvre et bâtarde en Irlande, elle a traversé l’Atlantique pour arriver dans le Nouveau Monde, comment elle y a découvert la piraterie et surtout fait la connaissance du pirate Jack Rackham... embarqué sur le vaisseau du capitaine Jack Rackham, traqué par les Anglais. A mesure que la nuit avance, Anne fait revivre sa jeunesse flamboyante et l’âge d’or de la piraterie... Mais jusqu’où faut-il croire son récit ? Depuis le 18e siècle, Anne Bonny fascine. Femme de mauvaise vie pour le capitaine Johnson, femme puissante dans l’imaginaire contemporain, son histoire a donné lieu à de nombreuses interprétations. La dernière nuit d’Anne Bonny joue avec les archives et les registres pour explorer la fascination qu’elle suscite, l’écart qui peut se creuser entre une figure historique et ses réinterprétations contemporaines. Sans jamais oublier de faire battre le cœur, et de raconter une grande histoire d’amour et de liberté.
Une fiction de Claire Richard
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Cette année, ARTE fête ses 30 ans. la rédaction de "Karambolage" a mijoté une édition spéciale en deux volets pour retracer cette grande aventure. Dans cette seconde partie : la chaîne aujourd’hui, ses us et coutumes et son drôle de langage…