« Les gens, en général, laissent un patrimoine à leurs enfants. Une maison, une usine, un bien, quelque chose. Nous, au fond, nous ne laissons rien d’autre que des souvenirs, des photographies et bien sûr, les costumes ». En nous racontant l’histoire des costumes du cirque, Serge Airoldi remonte au XVIIIe siècle où naît, à Londres, le cirque moderne. La belle histoire des écuyers et écuyères, des artistes dans les airs, des dompteurs, dresseurs et belluaires, des clowns qui forment une galaxie à eux seuls, passe par les transformations successives des corps. De ses origines, le cirque a conservé épaulettes et brandebourgs, l’élégance des officiers, mais s’est tour à tour dénudé (le fameux léotard des trapézistes), déguisé (de tenues cosaques, culottes bouffantes de vizirs, slips de Tarzan et autres dolmans), féminisé (amazones, tulle et tutus), déformé (le “sac” dont se vêtent les clowns). Des paillettes d’un costume de clown signé Vicaire à la défroque hors d’âge d’un enfant de la balle aujourd’hui, ce livre émouvant convoque les figures d’artistes mythiques et nous montre comment le cirque ne cesse de se régénérer pour offrir encore et toujours un spectacle vivant.