Coupée de la civilisation depuis plusieurs années, une femme sans passé survit au cœur de la forêt. Elle a apprivoisé les règles du monde sauvage pour mener une vie faite de pêche, de maraîchage et de méditation, où le sang n'est jamais versé en vain. Son existence spartiate et harmonieuse est bouleversée lorsqu'un coup de feu claque sur le causse. Cette détonation précipitera une série d'événements implacables questionnant les forces qui l'ont amenée à choisir l'exil, la place qu'elle occupe dans le monde des hommes, et la trace qu'elle souhaite y laisser. Se jouant habilement de la mince frontière qui sépare le désir de la raison, ce texte vif et cinglant ébranle nos certitudes. Que sauver quand tout s'effondre ?
À la frontière des Alpes italiennes et françaises, le village de Tordinona est l'isolement incarné. Voyant la tempête qui se prépare là-haut, la patrouille de gendarmerie composée de Marcus et Nadia s'apprête à redescendre dans la vallée quand le garde champêtre découvre le corps de la fille du maire. Dès le lendemain, alors que le seul pont reliant Tordinona au reste du monde a été détruit par une avalanche, le maire et une partie des habitants s'en prennent à un voyageur de passage qu'ils soupçonnent d'être l'assassin. Attachés à leur devoir, Nadia et Marcus s'opposent à leur haine et à leur désir de se faire justice ; dès lors ils s'apprêtent à lutter contre eux. Dans ce huis clos enserré par la violence des éléments, la tension ne cesse de monter, et avec elle, une question qui traverse les âges : que reste-t-il de notre humanité quand il n'y a (presque) plus personne pour faire respecter la loi ?