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Israélienne originaire d'Éthiopie, Ester Rada appartient à la génération transculturelle ouverte et décomplexée d'aujourd'hui, qui écoute autant le rhythm'n'blues historique que les grooves ancestraux et la pop de qualité. Autant d'influences qui se retrouvent dans ses morceaux énergiques, ciselés dans la fulgurance funk et l'élégance d'une black music éternelle. Avec Ester Rada, la soul du nouveau millénaire est née.

Dans''Renayate''(''Les femmes''), Hourïa Aïchi, incarnation de la musique de l'Aurès, rend hommage aux grandes interprètes féminines algériennes. A travers les chansons de Meriem Fekkaï, Rimitti, Chérifa, Fadela d'Oran ou Djura, ce sont toutes les femmes, de toutes les générations, qu'elle célèbre. Ces femmes chantent l'amour, l'exil, la guerre, la solitude - la solitude de la femme dont l'homme travaille en France, la solitude dans les petits hôtels meublés de Paris. Elles chantent aussi les travaux de la laine, de la terre, toutes ces tâches réservées aux femmes et qui annoncent, dans la société traditionnelle, les rudesses de la vie dans les turbulences de l'histoire contemporaine. Renayate a d'abord été un spectacle créé au festival des Suds à Arles. Un processus de création autant que de plaisir, un processus de liberté autant que de respect.

Kenny''Blues boss''Wayne est considéré comme le chaînon manquant entre les pianistes légendaires (Memphis Slim, Champion Jack Dupree, Fats Domino...) et le blues contemporain. Ce nouvel album, très''old school blues''et''boogie-woogie énervé''est produit par Duke Robillard, qui tient également la guitare dans le groupe.

En 1963, le compositeur argentin Ariel Ramirez écrit une messe composée sur des thèmes populaires d'Amérique du Sud. La Misa criolla comporte les cinq grandes parties habituelles de la liturgie catholique (Kyrie, Credo, Gloria, Sanctus et Agnus Dei) mais inclut nombre d'instruments issus du floklore des Andes. S'en dégagent une incroyable force spirituelle et une vitalité sonore grisante. Aux côtés de cette messe, des pièces sacrées du baroque colonial sud américain en langue native (Bolivie).

Enregistré en live en 1998, il faut se réjouir que cet album paraisse enfin au grand jour après quelques années d'un inexplicable purgatoire... Il n'en n’est que plus riche et précieux, dans la mesure où il est devenu un double hommage, à Ella bien sûr, mais également, au grand Tommy Flanagan, disparu en 2001, et qui fut le plus fidèle et le dernier collaborateur régulier de l'irrésistible "First Lady". Michele Hendricks, née d'un père virtuose du "scat" et du style "vocalise" qui la mit sur scène encore enfant, compte parmi les seules artistes habilitées à signer cet hommage. En premier lieu parce qu'elle connait en profondeur tous les secrets du chant de jazz pour l'avoir beaucoup pratiqué, aux côtés de quelques musiciens de premier plan, de Stan Getz et Art Blakey à Herbie Hancock et à divers groupes dirigés par Jon Hendricks, son père. En second lieu parce qu'à certains égards elle est une des seules héritières d'Ella Fitzgerald, dans la diversité de ses talents.

Mères du monde entier, la berceuse est votre chant. Pris sous son charme, soupirs et sanglots s'apaisent. Présence rassurante, presque envoûtante, qui nous accompagne au-delà des ténèbres comme elle nous enveloppait, déjà bien avant notre naissance. Voix cristallines ou veloutées, gutturales ou suaves, emplies du battement de vos coeurs, du balancement de vos corps arrondis de nous avoir portés, c'est à votre chant d'amour que l'on doit de grandir. Longtemps après l'avoir entendu, nos mémoires en gardent encore l'écho dont le message s'étend par-delà langues et frontières. Car toujours, quoi que l'on fasse, « la berceuse du souvenir remonte des souterrains de la lointaine enfance » pour nous dire que les mères ne meurent jamais et non plus l'enfant que nous avons été. (Elizabeth Brami)