Pour les musiciens de jazz, le duo piano-contrebasse reste un exercice d'équilibristes, réservé aux adeptes de l'épure, ceux qui aiment danser au bord des gouffres. Leur conversation nocturne décrit ici des paysages imaginaires esquissés par la plume du contrebassiste, évoquant au passage les présences de quelques poètes du jazz : Bill Evans, Scott La Faro, Ornette Coleman, Paul Bley, Gary Peacock. En publiant le témoignage de sa brève rencontre avec John Taylor, Stéphane Kerecki ne fait pas seulement le bonheur des mélomanes, il apporte une nouvelle preuve que le jazz ne peut exister sans flirter parfois avec l'abîme.