Des malades arrivent régulièrement dans la cour de la maison d’une campagne reculée. Ils viennent se faire guérir par Georges, qui sait enlever le mal, ignorant qu’il est mort subitement à l’été. Reste sa fille, Mique, qui aurait également reçu le don. Mais elle a toujours nié. Il ne lui a pas transmis le secret. Elle se tient en retrait, en lisière de sa famille. Gussa, le fils aîné, doit éconduire les candidats au miracle bien malgré lui, car le miracle rapportait gros. D’ailleurs, il n’a de cesse de chercher le butin accumulé toutes ces années, fouillant la maison jour et nuit. Le jour où un homme désespéré vient chercher la guérison pour sa femme condamnée, n’y tenant plus, Gussa assomme sa sœur et l’installe dans la voiture du visiteur. Mique finira par utiliser le don et tentera d’accomplir le pèlerinage qui pourrait sauver la vie de la moribonde. Un roman dense, tellurique, avec des accents de Faulkner dans la polyphonie et la restitution des patois, ou bien de Sand pour ces paysages d’une France rurale, ancestrale, où rode une magie dont on ne sait si elle ne porte pas en fait le nom de la folie. Les personnages mâchonnent sans fin leur « rengaine », tandis que le lecteur est pris dans le tourbillon qui avance en cercles concentriques et répétitifs, dans une incantation hypnotique.