Thunderbird n’est pas vraiment un disque de jazz. Ni de blues. Ni de pop. Ni de hip-hop. Ni de musique ambient. Mais un petit peu de tout ça, caressé dans le sens du poil soyeux par la voix suave et profonde de Cassandra Wilson.
Pour la premiere fois Izia s'approprie le chant en francais avec un naturel deconcertant et une elegance rare. Virage a 180° stylistiquement egalement. Izia delaisse sa relecture d'un rock ancre dans les seventies pour s'aventurer vers une pop lumineuse et etheree, aux accents proche du minimalisme cher a The XX. Synthetiseurs enivrants, savants entrelacs de guitares minimalistes, gimmick vocaux aeriens, beats hypnotiques, elle delivre un subtil mix entre melancolie et dancefloor. Elle a travaille sur cet album en binome avec Johnny Hostile, fondateur de Pop Noire et realisateur des albums de Savages ou Lescop notamment.
Le sixième album de Julie Zenatti n'est pas un album comme les autres. Elle-même n'est plus tout à fait celle que l'on a connue. La gestation de Blanc a été longue ou plutôt patiente. Plus de trois ans. Il ne s'agissait pas seulement de faire un album. Julie ouvre un cahier et y écrit les thèmes des chansons dont elle rêve, ce qu'elle veut raconter et comment elle veut le raconter. Dans ses propres textes comme dans ceux de Da Silva (qui a écrit 6 titres de l'album), elle parle de tendresse, de pardon, de fragilité, de douceur, de regrets, de maturité. Elle ose des formules superbes que l'on n'avait pas l'habitude d'entendre jusqu'alors chez les "chanteuses à voix". Ainsi, dans'Introverti', elle chante'on manque d'un pays', un foudroyant raccourci à la Jacques Brel. "Une chanson d'un ami", avait-elle écrit sur sa wishing list, et c'est'Pars sans rien dire', écrit avec Patrick Fiori. Elle voulait un duo, puisqu'elle n'en avait jamais enregistré et Grégoire lui fait la surprise d'enregistrer sa voix sur'Je ne t'en veux pas'avant de répondre à sa proposition. Cet album ne pouvait que susciter ce genre d'aventure. Un voyage tout entier à coeur ouvert, entre première et deuxième personne du singulier, un album poignant, fort, un passage, mieux un véritable retour.