Des traditions du Nordeste aux croisées des influences tziganes et arabo-andalouses, le voyage polyphonique d'une des grandes figures du Brésil actuel.
Découvert en 2006 grâce à "Jupiter's dance", documentaire consacré à la nouvelle scène musicale de Kinshasa dont il reste l'une des figures emblématiques sinon héroïques, Jupiter Bonkodji a fait son retour avec Troposphère 13, trois ans après la sortie de l'exubérant "Hôtel univers", album qui lança sa carrière internationale. Propulsé par Okwess International, son groupe depuis 1994 aux coups de boost fulgurants et crescendos maîtrisés, Jupiter continue d'explorer l'immense richesse des rythmes traditionnels congolais à travers lesquels il fait passer la stridence électrocutante du rock héritée de son vécu européen (fils de diplomate, il a passé une partie de son enfance en Allemagne). Passeur de transes et authentique alchimiste tradi-moderne, Jupiter n'en reste pas moins cette âme rebelle, cette conscience élevée, qui agit inlassablement sur le terrain local à travers différents projets d'entraide sociale et dont chacun des textes abrite la sagesse d'un bienveillant. Pochette réalisée par 3D (Massive Attack). Avec en invité : Damon Albarn et Warren Ellis.
Le duo de pianistes vogue vers des mélodies immémoriales, où les sons parlent à l'âme. L'album Riddles est un véritable voyage, qui mêle les sons de l'Afrique et le jazz.
Notre avis : C'est une histoire de rencontres. Celle d'abord d'une chanteuse, Rosemary Strandley, et d'une productrice de spectacles, Madamelune, qui ont l'envie de monter un duo de reprises muni uniquement d'une voix et d'un instrument. Dom La Nena, toute jeune violoncelliste et chanteuse aux multiples talents rejoint alors la chanteuse de Moriarty. L'alchimie est immédiate : dès la première répétition domine l'impression qu'on a affaire là à deux soeurs qui avaient passé leur jeunesse à jouer de la musique dans la même chambre, le soir, à la lueur d'une lampe de chevet. Entre la Franco-américaine et la Brésilienne, les répertoires s'échangent et s'entrechoquent : classique, folk, traditionnel américain ou argentin ; d'Henri Purcell à Tom Waits en passant par Stefano Landi, Violetta Parra ou encore Leonard Cohen. A travers les chansons réunies ici, Rosemary Standley & Dom Le Nena ne chantent, ne parlent (presque) que d'amour. D'amants éperdus dont les adresses, les demandes de grâce se perdent dans le vide. C'est ce vide que deux inséparables, Rosemary et Dom viennent combler, des oiseaux annonçant le printemps.
Enregistré pendant la tournée de mars 2012, une tournée mémorable qui l'avait vu sillonner l'hexagone de Brest à Valence et de Poitiers à Rouen avec une halte pour 2 concerts complets au Café de la Danse à Paris, cet album offre un sacré coup d'oeil sur la carrière de Danyel Waro. Avec ses quatre titres emblématiques : Laviyon, Adekalom, Kadok, Batarsité en version de braise, deux reprises d'Aou Amwin, l'album qui a reçu le Grand Prix de l'académie Charles Cros en 2010, (Veli et Alin avec un nouvel accompagnement), un Trwamar qui chaloupe comme jamais, l'intro sur tambours malbars en marche sur le feu (Po Mwin Bondyé) et un inédit "Tinn Tout", profession de foi radicale et écologique du chantre du maloya. Une rythmique en fusion, des polyphonies sublimes, une interprétation à donner le frisson en permanence, c'est le "Kabar" de Danyel Waro, la cérémonie, la transe, la danse, le partage, chantés à sa façon, inégalable !
Un album hommage à Amalia Rodriguez en yiddish.
Avec "Alfama", direction Lisbonne et la langueur légendaire du fado qu'ils se réapproprient... en yiddish. Un choix aussi radical qu étonnamment naturel pour Noëmi Waysfeld & Blik, puisque les chants d'Amalia Rodrigues et les complaintes yiddish semblent partager des émotions et une sorte d'essence communes : la chanteuse Noëmi Waysfeld, incarne et réunit avec talent ce passage de l'un à l'autre. Au départ, il ne s'agissait que d'une intuition musicale. En écoutant Amalia Rodrigues et les grandes heures du fado, Noëmi Waysfeld s'était étonnée d'être émue et bouleversée par des morceaux comme "Estranha forma de vida" ou "Cansaço", de la même manière qu'elle pouvait apprécier les chants d'Europe Centrale. Ce qui n'était alors qu'un ressenti s'est précisé à la lueur des textes eux-mêmes du fado : le chant, aussi bien à Lisbonne que dans un shtetl, remplissait une mission vitale. Nécessaire. Salvatrice. Comme pour "Kalyma", le premier album de Blik, Noëmi Waysfeld tenait là un nouveau fil rouge : interpréter ces morceaux intemporels d'Amalia Rodrigues, mais dans sa langue émotionnelle, le yiddish. Peu importe que l'on parle de "saudade" portugaise, de "nostalgia" russe ou polonaise, le point commun reste la puissance symbolique du chant, plus fort que tous les drames, et toujours empreint d'un espoir surhumain.