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Cette série retrace, aux côtés de leurs descendants, le parcours de victimes mais aussi de bourreaux. Grâce aux images d’archives, aux lettres ou aux journaux intimes, l'enquête est menée pour faire reconnaître ce crime de guerre méconnu.
Épisode 1 - Une jeunesse perdue
Entre 1938 et 1945, 13 millions de jeunes hommes et femmes originaires de nombreux pays d’Europe ont été déportés vers l’Allemagne nazie et les territoires occupés pour faire tourner l’économie de guerre. Parmi eux, Ellis Hertzberger, issu de la communauté juive de Rotterdam, est envoyé dans un camp de transit où il exerce comme médecin. Le jeune Polonais Josef Bednarz, lui, est mis au service d’une famille d’agriculteurs du sud de l’Allemagne, qui lui inflige de mauvais traitements. De son côté, Irma Trksak, une résistante viennoise, est contrainte de travailler pour Siemens, tandis que Jan Sefl, un jeune Tchèque, est déplacé en Norvège pour construire des bases sous-marines. Pour encadrer cette main-d'œuvre gratuite, les jeunes recrues ne manquent pas – à l’image de Wilhelm Frank, qui adhéra au parti nazi peu avant la guerre, affecté aux infrastructures routières bâties par des travailleurs forcés.
Dans cette fournaise, les petites contrariétés quotidiennes deviennent pesantes. Eli tente d’échapper à l’agitation de la vie urbaine, mais sans cesse confrontée à l’agressivité ambiante, elle finit par laisser éclater sa colère.
Meilleur court métrage du cinéma suisse en 2022.
Il est l’ignoble tueur d’enfants de M le maudit de Fritz Lang. Nourri de témoignages et d’archives, ce portrait éclaire la carrière en dents de scie et la personnalité complexe de Peter Lorre, impuissant à s’émanciper de la figure du monstre qui le rendit célèbre.
Né en 1904 dans une famille juive, le jeune Laszlo Löwenstein est encore adolescent lorsqu’il quitte sa Hongrie natale pour aller assouvir son amour du théâtre dans l’effervescente Vienne de l’après-guerre. Après avoir fait ses armes, entre autres, au sein d’une troupe dont le directeur l'encourage à changer de nom, celui qui est devenu Peter Lorre s’installe à Berlin. C'est là que Bertolt Brecht, dont il deviendra l’un des acteurs fétiches, le dirige dans sa pièce Homme pour homme. Bluffé, Fritz Lang l’engage pour interpréter le tueur d’enfants de M le Maudit, son premier film parlant. Bien que les nazis le portent alors au pinacle, Lorre choisit l’exil peu avant leur arrivée au pouvoir. Émigré à Paris, il est repéré par l’un des producteurs d’Alfred Hitchcock, qui l’entraîne à Londres jouer un conspirateur dans L’homme qui en savait trop. L’année suivante, Peter Lorre débarque à New York avec sa première épouse, Celia Lovsky. Vite installé à Hollywood, le comédien alternera jusqu’à sa mort, en 1964, films de série B (les "Monsieur Moto") et traversées du désert, entrecoupées de seconds rôles dans une poignée de chefs-d'œuvre, parmi lesquels Le faucon maltais de John Huston, Casablanca de Michael Curtiz ou L’affaire Cicéron de Joseph L. Mankiewicz. En 1951, Peter Lorre réalisera un unique film, L’homme perdu. Il y interprète un médecin rattrapé par ses crimes passés dans une Allemagne à peine remise du mal, celui-là même que dépeignait deux décennies plus tôt le prophétique M le maudit…
Physique atypique
"Personne n'allait croire qu’un homme avec le physique de Peter Lorre irait commettre d’affreux meurtres." Dans une interview télévisée accordée en 1974 au réalisateur William Friedkin, Fritz Lang expliquait pourquoi il avait confié à un jeune acteur inconnu au visage poupin le rôle du criminel de M le maudit. Balayant la carrière artistique de Peter Lorre au travers de ses multiples rôles – sur scène auprès de Brecht ou au cinéma, dirigé par d’autres exilés ayant fui comme lui le nazisme –, ce documentaire s’attache aussi à retracer sa vie intime, mettant en lumière la personnalité complexe d’un homme tourmenté – marié à trois reprises à des actrices dont il fit des femmes au foyer –, d’un esprit libre en proie aux addictions (alcool, morphine) et d’un acteur au physique atypique qui tenta en vain de s’émanciper de la figure du monstre à l'origine de sa célébrité. Nourri d’archives (interviews, extraits de films), un portrait fouillé, étayé par les éclairages de spécialistes (biographe, historien du cinéma...) et le témoignage des réalisateurs allemands Volker Schlöndorff et Christian Petzold.