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Il y a soixante ans, en janvier 1959, André Malraux devenait le premier ministre de la Culture de la Ve République. Le portrait fouillé d'un géant des lettres confronté à l'exercice du pouvoir.
Auréolé de ses succès littéraires, de son passé d'aventurier au Cambodge et de combattant auprès des républicains espagnols, André Malraux rejoint en novembre 1945 le gouvernement provisoire que préside de Gaulle. Nommé ministre de l'Information, il reste deux mois en poste. L'expérience a beau être brève, elle scelle entre lui et le général un lien indéfectible. Quand, avec la crise algérienne, de Gaulle est rappelé au pouvoir en 1958, il confie de nouveau à Malraux le portefeuille de l'Information. Mais quelques jours à peine après sa nomination, le nouveau ministre, qui fut anticolonialiste dans sa jeunesse, commet une bourde retentissante. Lors d'une conférence de presse, à la question : "Si vous étiez un jeune musulman, seriez-vous un partisan du FLN ?", il réplique : "Si j'étais un jeune musulman, je combattrais peut-être avec les fellagha." Pour l'entourage gaulliste, il est urgent de l'empêcher de récidiver sur ce sujet sensible. Mais afin de ne pas priver le gouvernement de sa caution intellectuelle, on lui taille un ministère sur mesure, celui des Affaires culturelles – le premier du nom. Il va y œuvrer dix ans durant, de janvier 1959 à juin 1969, avec des heurts et des réussites.
Destin hors norme
À gauche, l'ancien compagnon de route du Parti communiste passe pour un traître et, plus encore, aux yeux des intellectuels. Dans son propre camp, celui du RPF (Rassemblement du peuple français, le parti gaulliste), il est vite considéré comme un ministre incontrôlable. Comment Malraux essaiera-t-il de tirer son épingle du jeu, alors qu'après la mort accidentelle de ses deux fils, en mai 1961, il sombre peu à peu dans la dépression ? En se focalisant sur les périodes qu'il passe au cœur du pouvoir, le film explore les différentes facettes de ce qui constitua pour Malraux une impérieuse obsession : réussir l'osmose entre l'écrivain et l'homme d'action, entre l'artiste et le politique. Comment a-t-il composé ? Quels coups a-t-il pris ? Avec des témoins de choix, parmi lesquels Olivier Todd, Catherine Tasca, l'historien Pascal Ory, et de nombreuses archives, Xavier Villetard retrace le destin hors norme d'un homme qui s'est engagé pour démocratiser la culture, ouvrant une voie royale à ses successeurs.
Située dans le quartier Coyoacan dans la banlieue de Mexico, la Maison Bleue fut un lieu de naissance et de mort, de plaisirs et de douleurs, de création et de séparation pour la peintre mexicaine Frida Kahlo. Dans les années 1930, pendant que l’Europe se déchire, son époux Diego Rivera et elle y accueillent André Breton, Léon Trotski et son futur assassin Ramon Mercader, ainsi que nombre d’artistes et de révolutionnaires.
Du Moyen Âge aux révoltes populaires qui agitent aujourd’hui la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, une passionnante histoire comparée de l’impôt, reflet des transformations de l’État et de la relation des citoyens à ceux qui les gouvernent.
Consentement et évitement
"Gilets jaunes", partisans du Brexit, perdants de la réunification : avec pour point de départ ces colères qui traduisent, souvent sur fond de contestation de l’impôt, la crise de nos démocraties, ce documentaire de Xavier Villetard (André Malraux, l’épreuve du pouvoir), coécrit avec l’historien Gérard Noiriel, remonte le cours des luttes qui ont opposé, depuis le Moyen Âge, les peuples français, allemand et britannique à leurs gouvernants en matière fiscale. Entre privilège des puissants et ambitions redistributives, entre consentement et évitement, ces deux chapitres mêlent archives et éclairages (d’anciens ministres, comme George Osborne, Éric Woerth ou Wolfgang Schäuble, de députés, d’inspecteurs des finances, d’économistes…) pour décrypter la tumultueuse histoire d’un outil qui est le miroir des métamorphoses de l’État et de la société.
Retrouvez un entretien avec le co-auteur du documentaire Gérard Noiriel en cliquant ici.