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M. Hulot, gentil hurluberlu, habite un modeste deux-pièces dans un vieux quartier populaire. Il rend parfois visite à sa sœur, mariée à M. Arpel, un riche industriel qui fabrique des tuyaux en plastique. Les Arpel habitent une villa ultra-moderne pourvue de tous les derniers perfectionnements de l'électroménager. Gérard, leur fils, âgé de 9 ans, adore cet oncle fantaisiste qui sait si bien partager ses jeux. C'est suffisant pour que M. Arpel cherche à les éloigner l'un de l'autre. Il trouve à son beau-frère un emploi dans son usine mais Hulot, incapable d'un travail suivi, y sème le désordre…
Feu d'artifice
Où M. Hulot, apparu en vacancier en 1953, est lancé par son créateur, telle une bombe à déflagration lente, dans l'univers délirant de la modernité "fonctionnelle". L’humour de Mon oncle repose entièrement sur l’inadaptation d’un homme "normal", mais timide et lunatique, dans un monde qui a perdu tout sens de la raison et de la mesure, malgré son obsession de la rentabilité et du fonctionnalisme. Satire du snobisme et des délires architecturaux (la villa Arpel est l’autre personnage inoubliable du film), d’un univers pavillonnaire aliénant, Mon oncle est avant tout un feu d’artifice de trouvailles de mise en scène, avec une nouvelle fois l’invention d’un burlesque moderne qui exploite le moindre objet, le moindre détail à des fins comiques et poétiques, sans parler du perfectionnisme formel de Tati sur la couleur, qu’il utilise pour la première fois. Le cinéaste développe aussi ses recherches sur le son et le langage, après les ruminations paysannes du facteur François dans Jour de fête – bribes de phrases, babil mondain, expressions toutes faites qui côtoient onomatopées et propos incompréhensibles… Godard s’en souviendra, allant jusqu’à rendre un hommage explicite à Tati dans Soigne ta droite (Tati écrivit et interpréta un court métrage réalisé par René Clément : Soigne ton gauche).
Dès 7 ans