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Après la Chine, Emma Tassy scrute les mutations de l'autre géant asiatique, l'Inde, à travers le regard de ses photographes. De belles et passionnantes rencontre.
Pauvreté, dure condition des femmes, rigidité des castes… : Sudharak Olwe, le vétéran, et ses cadets Sanjit Das et Mansi Thapliyal documentent chacun de manière très différente ces maux qui perdurent. Des danseuses nomades des villages du Maharashtra aux paysans de l’Orissa dépossédés par les géants de l’aluminium, des éboueurs intouchables des bidonvilles de Bombay aux marchands de jute du Brahmapoutre, et jusqu’au fief yogi de Rishikesh, au pied de l’Himalaya, ce premier volet sillonne villes et campagnes pour mieux dénoncer des inégalités inaltérables.
Reflet d'une nation
L'Inde se transforme à pas de géant, sous le coup d'une croissance économique fulgurante. Comme elle l'avait fait en Chine, Emma Tassy interroge les mutations en cours à travers le regard d'une dizaine de photographes reconnus, cherchant dans leurs images et leurs parcours, qu'ils commentent eux-mêmes avec une passionnante acuité, le reflet de cette immense nation, forte de près de 1,4 milliard d'habitants. De celui que l'on considère comme le père de la photographie indienne, Raghu Rai, au travail sur l'intime du jeune Sohrab Hura (tous deux entrés chez Magnum), ces rencontres aux quatre coins du pays tissent une vision inédite, subjective, mais plurielle, impressionniste mais profonde, de la société indienne.
Jadis clandestins et ignorés, les artistes chinois ont fini par se hisser au sommet du marché de l'art mondial. Ce film pénètre à l'intérieur de l'avant-garde artistique, mais aussi au coeur de la double identité des créateurs chinois, à la fois protagonistes du marché et proies de notre imaginaire occidental. Parmi les temps forts du film : 50 000 candidats planchent au concours d'entrée des Beaux-Arts de Hangzhou ; l'artiste franco-chinois Yan Pei-Ming s'attaque aux emblèmes de la Joconde et de l'Amérique d'Obama ; le promoteur immobilier Dai Zhikang construit le "Centre Pompidou de Shanghai" pour l'Expo universelle de 2010 ; le Suisse Uli Sigg dévoile sa collection privée dans la campagne de Bâle...Partout, le marché frétille et les artistes se fraient une voie entre deux vieux rêves : productivité et liberté.