L'histoire du roman noir peut être abordée comme un enchaînement de scènes, depuis la rupture inaugurale de Dashiell Hammett jusqu'à ses formes les plus contemporaines. Le magazine pulp des années 1920, le roman de gangsters, le hardboiled hollywoodien, le roman de la crise, le roman d'outlaw, le récit antifasciste, le « noir » de la guerre froide, les « livres de poche originaux » des années 1950, les mobilisations afro-américaines et homosexuelles, et enfin les embranchements actuels d'un polar devenu multiforme, sont autant d'étapes d'un genre profondément social, marqué par la démocratisation de et par la culture, qui décrit une société dans laquelle « il n'y a que deux sortes de gens : ceux qui prennent des coups et ceux qui donnent les coups » (David Goodis).Telle est l'idée directrice de cet ouvrage qui retrace l'histoire du polar américain non seulement comme une succession de textes et d'auteurs, mais aussi comme une aventure culturelle et politique aux prises avec le monde réel.