Ce qui nous a tous fait aimer le Tour de France, c'est cette longue attente le long des chemins suffocants des mois de juillet de notre enfance.
Patienter des heures et voir passer subitement la mèche de Bartalli, Bobet courbé comme un saule sous sa visière, Gimondi à l'allure impeccable, croire entendre le souffle d'Anquetil et Poulidor au coude à coude dans la montée du Puy de Dôme? Vibrer simplement et se remémorer toujours ce goût du bonheur futile d'une après midi d'été.
Certains se souviennent des chiffres, les 8 secondes qui ont terrassé Laurent Fignon en 1989? 80 mètres à peine après trois semaines de course qui le séparent de Greg Lemond et qui vont le reléguer à la deuxième place dans le classement et le briser définitivement. Mais beaucoup ont oublié les secondes, les classements et ne gardent en mémoire que cette iconographie spectaculaire que seul le Tour de France peut offrir.