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Régis Sauder revient dans le pavillon de son enfance à Forbach. Il y a 30 ans, il a fui cette ville pour se construire contre la violence et dans la honte de son milieu. Entre démons de l’extrémisme et déterminisme social, comment vivent ceux qui sont restés ? Ensemble, ils tissent mémoires individuelles et collectives pour interroger l’avenir à l’heure où la peur semble plus forte que jamais.
À Marseille, des élèves de première et de terminale du lycée Diderot étudient La princesse de Clèves. Issus des quartiers nord et fréquentant un établissement classé ZEP, tout les sépare a priori de ce grand classique de la littérature française. Pourtant, au cours de l'année scolaire, ils vont se prendre de passion pour ce roman et s'en approprier le texte pour faire des parallèles avec leur propre vie.
Un classique dans les cités
Avec ce documentaire, le réalisateur Régis Sauder met en lumière l'exclusion par la culture "classique" dont sont victimes les jeunes de cités. Refusant de se cantonner à la lecture de "textes faciles pour les gens comme nous", les élèves de cette classe s'emparent avec ferveur de l'œuvre de Madame de La Fayette, déclamant avec application les tirades du roman. S'identifiant aux personnages et à l'intrigue, le personnage de la princesse de Clèves leur apparaît soudain familier. Tout comme pour elle, la dissimulation des sentiments et des relations amoureuses fait partie de leur vie quotidienne. Loin d'être un simple artifice, la mise en scène de Régis Sauder libère la parole de ces adolescents. Face à l'objectif, ils confient leurs préoccupations les plus intimes, évoquant les tabous familiaux qui les empêchent parfois de s'épanouir pleinement. Sentiments amoureux, premiers émois ou homosexualité, autant de questions qu'ils n'osent pas aborder avec leurs familles aux valeurs restées traditionnelles. Se rendant compte que l'institution scolaire ne leur a pas donné toutes les clés, ils expriment aussi leur révolte face aux inégalités et aux préjugés qu'ils subissent au quotidien. Un documentaire qui croque avec tendresse et justesse des lycéens tiraillés entre leurs rêves et leurs empêchements.
Elles sont psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes à la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille et reçoivent des détenus devenus patients le temps du soin. Être là, c'est rejoindre cet espace unique - celui de l'écoute - une poche d'air derrière les murs de la prison. Son existence est conditionnée par la détermination des soignants à continuer de venir pratiquer la psychiatrie ici... à quel prix ?
Il y a dix ans, Emmanuelle, professeure de français d’un lycée des quartiers Nord de Marseille, participait à un film avec ses élèves. A partir de l’étude de "La Princesse de Clèves", Abou, Morgane, Laura, Cadiatou et les autres énonçaient leurs rêves, leurs désirs et leurs peurs. Tous se retrouvent aujourd’hui, les souvenirs se mélangent aux récits de leur vie et des obstacles à surmonter. Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends. », cette phrase du roman trouve plus que jamais écho en eux. En nous.
Retrouvez le documentaire "Nous, Princesse de Clèves" en cliquant ici.