« L'oncle d'Hugo allait presser l'interrupteur de la lampe de chevet lorsque l'enfant le retint par la main.- Attends… J'avais encore une question à te poser…- Quoi donc ? sourit son oncle.- Je me demandais… Tu penses qu'un mort, ça peut se déterrer tout seul ?Son oncle écarquilla les yeux pour souligner l'absurdité de la question.- « L'enfer est vide. Tous les démons sont parmi nous », dit-il dans un souffle.- Qu'est-ce que ça veut dire ?- C'est du Shakespeare et cela signifie que les vivants sont plus à craindre que les morts.Hugo fronça les sourcils d'un air dubitatif.- Et sur ce constat d'épouvante, conclut Oscar dans un large sourire, je te souhaite de beaux rêves !D'un clic, il éteignit la lampe de chevet.Hugo entendit ses pas s'éloigner dans le noir. La porte se referma sans bruit.Maintenant, la nuit pouvait commencer… »Après Le Yark et Jonas, le requin mécanique, tous deux en cours d'adaptation au cinéma, Bertrand Santini livre chez Grasset-Jeunesse un nouveau roman qui allie humour et gravité, tendresse et impertinence. Il y explore la nature des rêves, à travers une intrigue aux ramifications subtiles. À l'instar du jeune héros du livre, le raisonnement du lecteur est chahuté jusqu'aux révélations finales, qui viennent bouleverser nos convictions les plus profondes.Servi par des dialogues percutants et des scènes parfois burlesques, l'univers baroque d'Hugo de la Nuit nous entraine dans la plus étrange des aventures nocturnes, où Shakespeare ne craint pas d'être cité aux côtés de Scooby-doo !