Avec son nouvel album »Nouveaux Dinosaures », Séverin renoue avec la douceur de sa voix et son regard aiguisé qui le caractérisait déjà sur l’album « Ça ira tu verras ». Personne hormis Séverin ne connaissait les chansons en partant, pour ne pas déflorer ce qui devait ressembler à un jeu. Il y avait là Ambroise Willaume, alias Sage (Clara Luciani), et ses guitares suspendues telles des guirlandes, un Cavaquinho brésilien en renfort. Son ex-compère de Revolver, Jérémie Arcache (Barbara Pravi, Pierre Guénard…), aux claviers, la panaméenne Michelle Blades (Pomme, Gaétan Nonchalant…) à la basse, Alex Montembault (la révélation de la nouvelle version de Starmania) et sa voix suréelle en duo sur le titre « Silence ». Quant à Séverin, lui qui joue d’à peu près tout, il s’abstient ici de tenir le moindre instrument pour se concentrer sur le chant, les chants pourrait-on dire. Car si on repère sans forcer, au détour des morceaux, l’empreinte qu’auront laissé sur Séverin plusieurs frenchies amicaux, les Chédid, Voulzy, Vassiliu ou Moustaki, c’est bien à cette pop nimbée d’harmonies folk, venue d’Amérique du nord, que l’on finit par songer. Il fallait au moins ça, ce joli cérémonial sans excès d’ornements, pour habiller ces textes à haute tenue émotionnelle, travaillés à la moindre syllabe comme des joyaux, qui racontent l’intime sans pesanteur mais sans faux semblants, et placent Séverin, enfin, au niveau des maîtres en mots qui l’ont bercé.