Il semblerait qu'elle nous revienne l'âme insouciante, en fête. Elle s'enivre sur une musique up tempo, ses cheveux s'emmêlent, ses yeux bleu nuit visent la boule à facettes au plafond. C'est "Larmes à paillettes", le premier single du 5ème album de Rose, "Kérosène". "Kérosène" en contient 13 chansons, chacune correspondant à un chapitre de l'autobiographie qu'elle publie au même moment. Un disque et un livre éponymes, faux jumeaux, qui racontent de quelle abîme a réchappé leur auteur, la niçoise flamboyante, Keren alias Rose, qui débutait en 2006 en dressant "La liste" de ses envies inassouvies. Depuis, sa guitare en arpèges n'a cessé d'égrener les aléas d'une vie de mélancolie, ce sentiment mouvant, gênant comme un pull à même la peau, et qui pique. "Kérosène" revient sur "Les années diaboliques", celles qui ont "cogné aux portes des vices/ont sonneéla fin des Cantiques". Elles la poussaient à poursuivre ses déambulations jusqu'au lever du soleil, après une nuit de plus sous le signe de chaos. Le réalisateur Régis Ceccarelli (Henri Salvador, Alain Souchon, Abd Al Malik) saura mettre la couleur qu'il faut sur les humeurs de chaque chanson, de chaque chapitre. Il réussit l'exploit d'unifier les titres de "Kérosène", qui n'est pas homogène puisque la vie de Rose, elle, ne l'est pas. Il ajoutera parfois des cordes au piano pour sublimer toute l'émotion contenue dans cet album, celui d'une renaissance.