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"Mon enfance me paraît très grise", disait-il. Pour échapper à une vie bruxelloise bourgeoise et triste, entre une mère mélancolique et un père absent, le petit Georges Remi, dont les initiales formeront bientôt le pseudonyme Hergé, s'évade en croquant des héros aux aventures extraordinaires. Le scoutisme lui permet aussi de goûter à une vie plus "colorée". Précoce, il dessine pour les publications du mouvement. Tout jeune homme, il se voit confier un supplément jeunesse, Le petit vingtième, sous la férule de l'abbé Vallez, homme à la fois moderne et… mussoliniste. C'est là que paraîtront les premières aventures de Tintin et Milou. La sûreté du trait, l'inventivité, le rythme trépidant des péripéties sont déjà là. Mais le jeune Georges Remi raconte sans beaucoup de recul ni de documentation l'URSS et l'Afrique de l'époque, influencé par les convictions rétrogrades de l'abbé. Il finira par secouer ce joug et dira plus tard au sujet de Tintin au Congo : "C'était du racisme mais sans le savoir."
Enguirlandé par Haddock
D'album en album, ce bourreau de travail a inventé la bande dessinée moderne, grâce à son sens du cadrage, du scénario et du mouvement, sa ligne claire, qui rend l'action limpide, ses cliffhanger en fin de chaque page, son introduction maîtrisée de la couleur… Autant d'innovations qui marqueront des générations de lecteurs et de dessinateurs. Tintin, son intrépide reporter, connaît d'emblée un succès phénoménal (200 millions d'albums vendus à ce jour). Pendant un demi-siècle, Hergé vivra à ses côtés. Il se sentira fasciné mais aussi tyrannisé par sa remuante créature, enchaînant les planches pour un public qui en réclame toujours plus. Il s'est d'ailleurs souvent caricaturé en pantin manipulé par Tintin ou en tâcheron enguirlandé par Haddock, Tournesol et consorts. Nourri d'interviews, d'archives et de dessins inédits, ce documentaire navigue avec poésie dans la vie tourmentée de cet artiste génial et perfectionniste et dans son œuvre foisonnante. Il explore son trait grâce de fluides séquences animées et dévoile des aspects moins connus de sa sensibilité artistique, notamment son goût pour l'abstraction et le graphisme. Il offre aussi une relecture précieuse de nombreux albums, montrant l'influence des soubresauts de l'époque et de la vie personnelle de Hergé sur les pérégrinations de Tintin.
Ce documentaire, coécrit par l'un des petits-fils de Picasso, déroule l'incroyable roman artistique et sentimental que fut la vie du peintre.
À partir du décès de Pablo Picasso, le 8 avril 1973, mort sans avoir laissé de testament, les auteurs mènent une véritable enquête pour nous raconter l’incroyable découverte que ses héritiers ont faite. Des milliers d’oeuvres d’art dont on ignorait même l’existence, un héritage gigantesque, une succession qui va bouleverser une famille plusieurs fois recomposée.À partir d’archives inédites et d’interviews exclusives et rares de membres de la famille Picasso, le film nous fait revivre une étonnante saga sentimentale et artistique qui a enfin permis de percer le mystère du génie comme de l’homme. Un documentaire essentiel et sans précédent pour comprendre la vie et l’oeuvre de Pablo Picasso.
En 1874, Monet, Renoir, Degas et leurs camarades organisent leur première exposition collective en toute indépendance. Redonnant vie à ces jeunes peintres dressés contre l’académisme de leur époque, ce documentaire-fiction retrace l’avènement de la révolution impressionniste, en marge d’une exposition au musée d’Orsay.
En 1862, Claude Monet, jeune caricaturiste converti à la peinture de paysage par Eugène Boudin, débarque à Paris pour parfaire sa formation. Dans l’atelier de Charles Gleyre, l’indocile se lie d’amitié avec Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille. À une époque où le Salon officiel – qui n’expose que les œuvres adoubées par l’Académie des beaux-arts – constitue la principale voie de réussite, l’organisation du Salon des refusés, en 1863, éveille l’espoir du quatuor. Une œuvre au goût de scandale, en particulier, suscite leur admiration : Le bain (Le déjeuner sur l’herbe) d’Édouard Manet. Comme eux, Camille Pissarro, Edgar Degas, Berthe Morisot ou encore Paul Cézanne tentent de tracer leur sillon entre paysages croqués en plein air et scènes réalistes de la vie moderne. Tous vont être tour à tour refusés par le Salon, à l’image du provocateur Cézanne, systématiquement recalé des cimaises officielles. En 1869, ils se rassemblent derrière Manet dans le groupe dit "des Batignolles", fructueux choc de tempéraments et de styles, et envisagent de monter une exposition indépendante. Mais la guerre franco-prussienne, qui emporte Bazille en novembre 1870, puis la Commune de Paris stoppent leur élan. Il faudra attendre le 15 avril 1874 pour que le projet voie enfin le jour. Dans les anciens studios du photographe Nadar, au 35, boulevard des Capucines, une trentaine d’artistes présentent leurs réalisations, dont un grand nombre sont aujourd’hui considérées comme des chefs-d’œuvre. Détourné par un critique dédaigneux, le titre de l’un de ces tableaux, Impression, soleil levant, de Monet, donnera finalement son nom à une révolution picturale majeure.
Portrait de groupe
Cent cinquante ans après cette exposition fondatrice, dont on découvre ici une fascinante reconstitution inédite en 3D, Julien Johan et Hugues Nancy remontent aux prémices de cette incroyable aventure artistique et humaine, née dans une période de grandes mutations. Mêlées à de riches archives documentaires qui éclairent ce contexte historique, des scènes de fiction formidablement vivantes et élégantes, fondées sur leurs écrits, permettent d’approcher au plus près la vie et l’œuvre des "inventeurs" de l’impressionnisme. De leurs ateliers aux paysages qu’ils ont si splendidement transcrits sur la toile, ces séquences les croquent dans leur jeunesse assoiffée d’indépendance, en faisant la part belle à la personnalité et aux expérimentations de chacun. Une immersion dans l’une des pages les plus éblouissantes de l’histoire de l’art.