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Ce roman fait partie des ouvrages mythiques de la littérature sud-américaine. Avec retard, car l'auteur n'a pas bénéficié du boom des années soixante : à l'époque, si l'on était honoré de s'incliner devant Fidel Castro, on était banni du seul fait d'avoir cru au socialisme péroniste. Commencé en 1930 à Paris, publié à Buenos Aires en 1948, ce roman se déroule sur trois jours du mois d'avril 192..., alors que l'Argentine est encore une image de l'Eldorado. Pendant ces trois jours, le jeune poète Adan Buenosayres en proie, comme Dante, à une Béatrice qui ne l'aime pas, entreprend un parcours initiatique à travers un quartier de Buenos Aires. Et c'est tout le portrait d'une ville en train de devenir cosmopolite, des bas-fonds aux quartiers huppés, des petites gens aux intellectuels, décidément francophiles. Portrait au rythme du tango qui passe du lupanar aux salons, parce que, à Paris, on le danse. Seul à prendre la défense de Marechal, Julio Cortazar : « Il est rare que, parmi les écrivains argentins, quelqu'un se soit montré si vaillamment loyal au monde environnant, aux choses qui sont là tandis que j'écris ces mots, aux idées et aux sentiments qui se heurtent à moi, qui me constituent, qui sont ce que je suis dans la rue, dans mon entourage, dans le tramway, dans mon lit. Marechal entre résolument dans une voie maintenant inévitable si l'on veut écrire des romans argentins. »
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